lundi 31 décembre 2007

Bonne année!

Je prends juste une minute pour vous souhaiter à tous une bonne année 2008 !
Embrassades virtuelles (mais bien senties) sous le gui virtuel (juste là, aux dessus de nous ;) )

vendredi 28 décembre 2007

Encore des poires




L'aquarelle d'hier.

jeudi 27 décembre 2007

Des poires



(Les couleurs ressortent plus criardes qu'en vrai - je n'arrive pas à jouer assez bien du Photoshop pour corriger la chose)




Le peintre du dimanche n'avait pas touché à ses pinceaux depuis 6 mois. Quel plaisir de les ressortir, même pour peintre sur un bout de papier aquarelle bon marché récupéré (d'où la pliure du milieu).



Une de mes bonnes résolutions pour 2008 : plus de dessin et plus d'aquarelle.

Une autre bonne résolution (enfin, pour moi, peut-être pas pour vous) : publier presque tout dans cette section du blog, réussi ou pas, abouti ou pas, exception faite de ce qui sera complètement raté (dans le genre "grossière erreure de perspective" ou "tache de peinture inopinée"). De toutes façons, ce que je trouve raté me semble souvent intéressant avec le recul du temps, alors qu'à l'inverse, ce que j'estime réussi me paraît souvent mauvais après un moment. Je veux sortir de ce piège à cons qui constiste à m'épuiser en exercices et en brouillons qui drainent l'énergie sans mener nulle part. Je pense que cela devrait me motiver.

Encore une autre bonne résolution : prendre enfin un cours d'aquarelle. Cela me fait peur, parce que je ne sais pas dessiner. Mais bon, difficile d'espérer progresser sans cela. C'est bien, les bouquin, mais ce serait encore mieux de bénéficier de l'expérience d'un professeur.

lundi 24 décembre 2007

Meilleurs vœux à tous!









J'ai eu un peu de temps, hier en fin de soirée, pour commencer à faire mes cartes de voeux. J'ai pu en faire un douzaine et j'aimerais bien en faire six autres aurjourd'hui. En voici quelques unes.

J'en profite pour vous souhaiter mes meilleurs vœux de bonheur et pour vous dire à que point j'aime vous lire, ici et sur vos blog respectifs. Je n'oublie pas le ou les lecteurs silencieux, il y en a au moins un ;)

Embrassades virtuelles (mais bien senties) sous le gui virtuel ;)










dimanche 23 décembre 2007

Ça flirt dangereusement avec le scrapbooking

Mes emballages cadeaux recyclés (callis ratées recyclées) et recyclabes. Mais pas si écolos en fait : les boîtes de bois viennent de Chine.








J'en ai d'autres un peu plus trash, mais j'ai eu d es problèmes avec le vernis. Je vais essayer de les sabler délicatement en de rajouter un vernis moins transparent pour cacher un peu le premier, on verra si elles sont récupérables.


samedi 22 décembre 2007

Franchement!











Que la perception soit relative au point de vue de l’observateur, c’est une évidence.



Qu’elle porte la marque de la culture du sujet percevant, je le veux bien.



Qu’elle soit déterminée en profondeur par le langage, soit.



Mais qu’en passant à côté d’F2 en train de faire la moue devant sa quiche aux asperges, l’Encrier remarque sans ironie et le plus sérieusement du monde qu’elle « ressemble à Jack Nicholson dans Vol au-dessus d’un nid de coucou » et que devant ma face ahurie, il précise : « oui, tu sais, juste après l’opération, quand il fait semblant d’avoir été lobotomisé », ben là, laissez-moi être sceptique!








Hamtaro


L’Encrier était revenu de l’animalerie en me disant que les rats étaient plus doux que les hamsters, qu’ils mordaient moins. F1 ne jurait plus que par la beauté des rats. F2, qui a un peu peur des animaux, se taisait. Et moi qui, de guerre lasse, avait fini par dire « oui, va pour des hamsters », moi qui n’ai jamais rien voulu savoir de garder des rongeurs à la maison, ben voilà qu’on voulait que je me rallie à ça!


Depuis toujours, mes cauchemars sont peuplés de rats. Je les hais, j’en ai une phobie indicible, tout comme de leurs consœurs souris. Mais l’Encrier me répétait que ces rats-là étaient bien différents de ceux qu’on voit à la télé, que ce ne sont pas des gros rats d’égout mais de petits rats tout mignons et m’enjoignais d’aller les voir moi-même au magasin, sans parti-pris.


Tâchant de faire tabula rasa de tous les griefs que je pouvais avoir contre les rongeurs et en particulier contre les rats, je me suis rendue à l’animalerie qu’il avait visitée avec nos deux filles.

Eh bien laissez-moi vous dire que les petits rats mignons qu’il a vu, c’était les bébés. Ils n’étaient pas si mignons que ça, d’ailleurs! Quand aux parents que l’Encrier n’avait manifestement pas vus, que juste à les apercevoir, je me suis sentie défaillir. J’ai quitté rapidement la boutique sans demander mon reste.


Pas de rats, donc. Il fallait s’en tenir aux hamsters.



C’est donc une F1 qui ne se sentait plus de joie que j’ai amenée, hier, à l’animalerie pour aller chercher les deux hamsters promis : Télécommande et Sourissimo. Elle ne marchait pas, elle flottait à deux pieds du sol ma belle F1. Lorsque nous sommes arrivées devant les cages pleines de hamsters, ben devinez quoi? J’ai été conquise! Ces petites bêtes là sont vraiment jolies et toutes mignonnes. Elles ressemblent plus à des petits lapins angoras qu’à des souris. Pas de museau de souris, pas de queue de souris, rien qui rappelle le rat. J’étais au moins aussi excitée que F1 et j’aurais voulu qu’on les prenne tous! Mais la vendeuse nous a dit que deux hamsters dans la même cage, ce n’était pas possible. Même deux femelles ne pourraient cohabiter sans se battre. Nous avons donc décidé de n’en prendre qu’un seul pour l’instant, quitte à acheter une deuxième cage plus tard.


F1 a choisi un joli hamster roux et nous avons quitté l’animalerie en dansant, bras-dessus, bras-dessous. On était si excitées qu’on a oublié de demander à la vendeuse si on partait avec un mâle ou une femelle. Pas grave, on est bien contentes.

Ma fille est la maman du hamster, ce qui veut dire que je deviens grand-mère. Ça m’a fait tout drôle au début, mais on s’habitue vite.

Le nouveau membre de la famille C.-P. a été nommé Hamtaro. F2 a renoncé à Télécommande, et F1 trouvait, finalement, que Sourissimo ne convenait pas tellement pour un hamster.


J’aime voir F1 si heureuse. Elle ne s’en peut plus.



Grisou non plus ;-)

vendredi 21 décembre 2007

La guitare





On dit que le père Noël apporte des cadeaux aux enfants sages. Si c’est vrai, impossible qu’il puisse décevoir F2! Cette petite-là, c’est du bonbon. Pleine d’humour, spirituelle, douce, enjouée, F2 est pleine de petites attentions pour tout un chacun, et ça, toujours sans arrières pensées. Elle a toujours le mot gentil à la bouche, même pour son tyran (F1), et sert à chacun la parole d’encouragement quotidienne. Compatissante, elle est chaque fois bouleversée du malheur des autres, pleure pour sa sœur qui a perdu quelque chose qui ne l’intéresse pas, elle. Elle ne fait peut-être pas encore ses nuits, ma Doudou qui ne m’a pas laissé dormir 3 heures d’affilée depuis sa naissance, mais je vous assure, elle a vraiment l’art de le faire oublier.

Toujours est-il qu’F2 a rencontré, cette semaine, le Père Noël à sa « petite école ». Je me demandais bien comment cela se passerait. À ma grande surprise, F2, si timide devant les étrangers, a été complètement séduite par le Père Noël. Elle est monté sur ses genoux, lui a parlé et lui a demandé « une guitare ». Ils ont même rigolé ensemble, imaginez!

De retour à la maison, il n’y en avait plus que pour le Père Noël et pour l’atelier de jouets (ou elle aimerait bien travailler lorsqu’elle sera plus grande). « Maman, je suis tellement heureuse que je vais pleurer de joie! », « Maman, je suis tellement contente, j’ai envie de grimper sur le comptoir et de sauter en bas » (ça, c’était du F1 tout craché, mais F2? Ma F2???) « Maman, quand le Père Noël va venir chez nous, je vais aller m’asseoir sur ses genoux. Et puis je m’"assoirai" sur le sofa juste à côté de lui. Je serai aussi à côté de toi et je te donnerai la main. »

Et la guitare, me direz-vous?

Hum, la guitare…

Eh bien, j’avais déjà acheté tous les cadeaux pour les enfants. Et là ça, cette demande d’une enfant sage au Père Noël, et la mère qui ne savait plus que faire. Sur le coup, je me suis dit que ça lui passerait, elle a tout juste 3 ans(1), elle aura oublié demain. Mais le lendemain, re-Père Noël au centre d'achats et re-guitare. Re-guitare par-ci, re-guitare par-là, re-guitare à l'épicerie, re-guitare dans l'auto, chez le coiffeur, dans le bain et chez Mère-grand et jusque dans son lit le soir. Re-guitare, re-guitare, re-guitare toute la journée et toute la soirée.

Et puis, hier matin, chez Winners où je cherchais un cadeau pour le professeur de F1, au détour d’une allée je la vois, là, toute seule sur un grand présentoir, la guitare de F2 qui attendait que je la prenne! Le Père Noël avait dû la déposer là pour moi. Il n’en restait plus qu’une, une jolie guitare petite de 36 pouces, pas trop cher, qui avait l'air de très bien fonctionner. Quelque chose à mi-chemin entre le jouet et l'instrument potable. Ben foi de Mère Noël, elle l'aura sa guitare, ma Doudou!

(1)(1) Vous êtes tannés que je le répète, je sais.

(2) Ben oui, je me suis en partie autoplagiée. J'espère que Mme Poppins ne m'en voudra pas d'avoir repris le commentaire laissé sur son blog. Comme elle a l'air plutôt chouette, je ne m'en fais pas trop ;)

jeudi 20 décembre 2007

« Adeptes du compostage, je vous ai compris »

― dixit F1, qui a trouvé la solution à tous vos problèmes.


Parce que chacun sait que l’hiver, le composteur familial déborde bien avant que ne redémarre l’activité bactérienne et qu’on ne sait plus où gérer son stock de restes de table végétariens, et parce que chacun sait qu’à l’école, les restes de collations sont impunément jetés à la poubelle (de même que tout le papier utilisé, les immenses contenants de styromousse dans lesquels sont servis les repas du traiteur qu’il faut vraiment boycotter),


F1 vous propose sa toute nouvelle invention : le composteur d’appoint, portable, portatif.



Tadam !!!!








En quelques semaines à peine, j’ai trouvé là de quoi nourrir au printemps les 200 rosiers du jardin. Bien au chaud, les collations de vos chers écoliers s’y composteront bien, et rapidement.

Fini de se faire c… à retourner la pile à la fourche. En marchant, courant, sautant, en fouillant pour chercher ses affaires qu’il transportera en même temps dans ledit composteur qui pourra toujours faire office de sac d’école, votre enfant s’en chargera à votre place. J’ai percé quelques trous d’aération supplémentaires, question d’activer le processus de décomposition, et je me suis rendue compte que le composteur d’appoint-portable-portatif pouvait également assurer la sécurité de nos enfants en tenant les prédateurs sexuels à bonne distance. Au début de l’expérience, je me demandais si je n’assisterais pas à l'isolement progressif de F1. J’ai été surprise constater qu’elle n’a jamais été ostracisée par ses paires qui n’ont jamais une seule seconde semblé incommodés par le fumet de ferme qui collait aux baskets de ma fille dans tous ses déplacements. J’imagine que ce que nous découvrons là est bien connu de toute cette génération montante d’écologistes pragmatiques qui se livre massivement à des pratiques culturelles respectueuses de l’environnement naturel, mais pas forcément de l’environnement social.

Je vous laisse, je cours au bureau des brevets.

Politiciens de tous les pays, recyclez-vous!



Encore une fois, le Canada fait figure de proue! Même chez nos voisins du Sud, j'ai peine à imaginer quoique ce soit de semblable.

J'ai reçu cette carte publicitaire deux fois cet été. Nos amis politiciens seront heureux d'apprendre que la succursale d'Herbal Magic, rue Wellington, est située juste en face des bureaux de Patrimoine Canada. C'est l'Encrier qui m'a appris cela. Il sait de quoi il parle ;)

L'avenir sourit donc à ceux et celles qui savent nouer de bonnes relations ;)







Ce billet a encore une fois été inspiré par Femme libre, à qui j'impose peut-être, sans l'avoir consultée, ces "écrits à quatre mains".

mercredi 19 décembre 2007

J’ai le goût des hommes plus vieux!


Je sais qu'à la lecture de ce titre, certains auront aujourd'hui une impression de déjà lu et j’avoue, je ne suis qu’une vile plagiaire qui reprend, avec quelques modifications mineures, le billet publié par Femme libre ce matin (ici). J'adapte, c'est tout. Merci, Femme libre, de me permettre de me libérer et de sortir enfin du placard en révélant publiquement que j’aime les vieux.

Quand votre conjoint a presque trois ans de moins que vous, vous lorgnez en direction des plus vieux :) Voici donc celui pour lequel je n’hésiterais pas une seconde à quitter conjoint, chat et enfants :

Ciaran Hinds qui incarne ici Carl, dans Munich (Spielberg).


Qui dit mieux ??

Vous dirais-je mesdames, qu'en plus on a la chance de le voir nu dans Munich???

Il a 54 ans, mais il en fait bien 65, ce que je trouve très sexy. J’adore tout de lui : ses yeux, sa voix, son accent, sa façon de bouger. Ses lèves un peu sévères, si différentes de celles que j’embrasse soir et matin (jamais contentes de ce qu’on a!)


(Attention, Femme libre, je vous ait à l'œil - ce n'est pas parce que je regarde ailleurs que vous pouvez en profiter!)

L’Encrier, ne m’en veut pas, je ne pouvais vivre plus longtemps dans le mensonge. Lui, ce n’est qu’un fantasme, toi je t’aime, et pas seulement pour ton corps.

SVP. Ce bref réveil, ne me dites pas que je suis matante. Le concept de matante et celui de ononcle ne sont pas du tout symétriques. Il y a d’ailleurs eu une discussion fort instructive là-dessus sur le blog de Chroniques blondes.


Une dernière photo ? ;)

Y'a rien comme un bon peplum pour chavirer une femme ;)



On verra bien si l'Encrier sort de sa réserve de lecteur silencieux ;)


L’heure élue peut beaucoup...


L’heure élue peut beaucoup.

Ainsi les étourneaux

Avec leurs cris de joie

Quand au pays des oliviers

À l’étranger délicieux,

Au val

Le soleil brûle,

Et le cœur de la terre

S’ouvre, aux lieux où

Des pays en incandescence

Les fleuves vont autour

Des collines de chênes,

Et sous les danses du dimanche

Accueillants sont les seuils

Dans la rue toute enguirlandée.

Ils ont le sentiment, pourtant, de la patrie

Quand droit de la pierre rouie

Ruisselle l’argent des eaux

Et le vert sacré apparaît

Sous les molles prairies de la Charente,

La sagesse du sens les avertit. Mais quand

L’air se déchire et de son souffle aigu

Le vent du nord fait perspicaces

Leurs yeux, ils s’envolent alors.



Hölderlin, trad. Abel Guerne

mardi 18 décembre 2007

« Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie »


ou La minute existentielle



C'était une excellente journée aujourd'hui. Une de celles qui nous comblent, une de celle où on est si heureux qu'on se sent d'attaque à se mesurer à l'univers tout entier.


Et puis on entre à la maison, on ouvre l'ordi et on tombe sur ça :


http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Science-Sante/2007/12/18/001-galaxies-trounoir.shtml


Ben oui, pendant ce temps, j'avais oublié qui y a des mondes entiers qui se font dévorer. De l'écrire, on ne peut pas dire que ça soulage, ça rappelle encore que tant de mondes conscients se sont effondrés. Enfants d'Auschwitz, du Rwanda, sida, de la famine, le trou noir les a happés comme tous ceux qui sont apparus avant nous sur cette terre.


Pour ou par quels noirs desseins l'Univers s'acharne-t-Il à toujours vouloir me rappeler qu'il est sans cœur, sans tête et sans dieu, et que nous sommes si peu de choses, allez!


(« Si, par exemple, une pierre est tombée d'un toit sur la tête de quelqu'un et l'a tué, ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer l'homme, de la façon suivante : Si, en effet, elle n'est pas tombée à cette fin par la volonté de Dieu, comment tant de circonstances (souvent, en effet, il faut un grand concours de circonstances simultanées) ont-elles pu concourir par hasard? Vous répondrez peut-être que c'est arrivé parce que le vent soufflait et que l'homme passait par là. Mais ils insisteront : Pourquoi… » (et blabla blablabla) Le copain Baruch, Ethq, Appendice à la première partie. )


T'es où, Spinoza, chaque fois que j'ai besoin de toi ???

PS. On inaugure un nouveau libellé : « Medley existentiel ».

PPS. Il ne faut pas trop s'inquiéter, tout cela n'est en fait que la conséquence du manque de lumière qui à ce temps de l'année produit des déprimes passagères. Et puis les hormones aiment se cacher derrière le masque du vertige existentiel. Faire la généalogie du vertige existentiel pour n'y retrouver qu'une carence en photons ;)

PPPS. Bon ben ça n'a pas duré, je viens de me requinquer en écrivant le PPS.

PPPPS. Force est de constater que ça ne m'en prend pas beaucoup (cf. PPPS) pour oublier la misère de mes semblables et tous les drames qui se jouent dans ce vaste univers.

PPPPPS. Le constat fait en PPPPS. devrait-il être interprété comme le signe de la superficialité de mon sens moral ou celui de la santé de mon organisme plein de résilience, toujours prêt à retomber sur ses quatre pattes?

lundi 17 décembre 2007

Aragon & Ferrat, Aragon & Brassens (nouvelle mouture)

Rien n'est précaire comme vivre

C'est probablement ma chanson préférée. Notre CD ne fonctionne presque plus à force d'avoir joué dans le lecteur de l'auto. Durant les longs trajets, je ne conduis pas, je regarde le paysage avec mes verres fumés jaunes sur le nez (complètement accro aux verres fumés jaunes qui font voir un monde encore plus radieux) ou alors, je ferme les yeux et j'écoute ce qu'on aura amené pour la route. Mais dans la pile de disques, il y a toujours Ferrat chante Aragon.



Désolée pour l'horrible diaporama qui accompagne :(


Ajouté un peu pus tard :

Hortensia (Avec ou sans chichi) vient de m'écrire que sa chanson préférée est "Il n'y a pas d'amour heureux" (texte d'Aragon chanté par Brassens). C'est vrai qu'elle est sublime! Finalement, c'est peut-être celle que je préfère aussi, je ne sais plus et c'est tant mieux :)





Un billet conçu en duo ;)
Merci Hortensia.


PS. Puisqu'on y est, je cherche Muss es sein de Ferré quelque part sur le web. Je ne trouve que des versions italiennes. Pas mal, mais j'aimerais faire un lien vers une version française. Je n'ai pas vraiment le temps ni le goût de faire un diaprama kitch pour l'uploader sur Youtube, si quelqu'un savait où trouver ça, ça serait formidable.



Cricri (les couleurs de Cricri) ayant proposé du Brel dans les commentaires, j'intègre au billet le premier fichier de cette entrevue très connue, mais toujours agréable à revoir :)




On peut trouver la suite de l'entrevue en plusieurs fichiers sur dailymotion.fr

Merci à cette nouvelle collaboratrice ;)

dimanche 16 décembre 2007

Cinéma


Pendant que je suis affairée à changer le bocal du nouveau membre de la famille ― un poisson Beta que F1 a reçu la semaine dernière pour son anniversaire et dont je me ne souviens plus du nom, mais que nous appellerons Mistigri pour les besoins du blog ― F2, debout à côté de moi, se prend soudainement la tête à deux mains :


― Ah zuuuuuut!!!! Z'ai encore oublié de regarder Les Simpson!


― ???????????????


Et puis l'étonnement fait brusquement place au fou rire : cette petite fille d'à peine 3 ans qui n'est pas capable de regarder Caillou sans détourner la tête et supplier en hurlant qu'on change de poste dès qu'il y a un passage violent du genre : « Oh! oh! j'ai fait une bêtise, Papa ne sera pas content! », cette petite fille-là ne regarde certainement pas Les Simpson. Seulement, elle a été prise en flagrant délit de je-me-fais-mon-cinéma-intérieur-en-rêvant-que-je-suis-une-ado, sans se rendre compte qu'elle le faisait à haute voix.


L'Encrier, qui pellete pendant que je me prélasse, entre pour prendre une pause.


Entre deux fous rires, j'hoquète :

― T'as entendu ça, l'Encrier? Ta fille se fait du cinéma.


Mortifiée de s'être ainsi donnée en spectacle, la petite se laisse glisser contre le mur jusqu'au sol en se cachant la tête sous son épaule.


Je sais, je l'élève à la dure ;)


samedi 15 décembre 2007

Dis papa, dis papa, dis-moi pourquoi…


(Sara) ― Papa, c'est normal que Michael Jackson chante comme une fille?

― Ben y'en a des hommes qui arrivent à chanter comme ça : tu sais le gros bonhomme des Neville Brothers, il chante avec une voix aiguë alors que le petit chante avec une grosse voix grave…

― Mais ce que je veux savoir, c'est si c'est normal.

― Normal ?... j'avoue que je ne sais pas trop comment ils s'y prennent pour chanter comme ça…

― Mais est-ce que c'est N-O-R-M-A-L ?

― … p'être qu'ils portent des pantalons trop serrés???



vendredi 14 décembre 2007

Exploration de la Chine intérieure






Un grand plateau de mer de collines de vapeur
Se déroule à l'épaisse embrasure des bleus
Du haut : telle une idée de la Chine intérieure
Se déroule une paix de soie et des villages
De zéphyr et parfois parmi le cours des âges
Ici et là un manteau d'ombres sur le cœur

Le rêve des odeurs de Dieu se lève

(Pierre Jean Jouve, Ciels, « Au jour » dans Œuvres, t. 1, Mercure de France, p. 733)


Après avoir gougueulé « Chine intérieure » et écarté les sites de géographie ou de tourisme pour ne conserver que les occurrences psychologiques, j'ai d'abord été un peu attristée de réaliser que je ne pouvais prétendre à la paternité maternité de la notion. Puis, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je me suis dit qu'on pouvait considérer la chose autrement et saluer l'universalité du concept. Gougeule, ce puits de savoir, nous apprend en effet qu'il y a un roman de Bauchau Henry intitulé La Chine intérieure, qu'il y a une Chine intérieure de Pierre-Jean Jouve et de Victor Segalen.

Cette universalité s'est pourtant avérée, au bout du compte, toute relative, puisque la lecture de quelques pages suffit à nous faire comprendre que B. Henry a eu comme analyste la femme de Pierre-Jean Jouve et qu'il a écrit une série d'articles sur le poète. Celui-ci a été lui-même marqué par Segalen.

J'avoue avoir été un peu sidérée en découvrant tout ça, par ce que ça s'adonne qu'on a justement les œuvres complètes de PJJ à la maison. Mon conjoint est atteint d'un fétichisme du livre aigu qu'il n'avouera jamais, ce qui explique qu'on a ici bien des choses qu'on ne trouve à peu près nulle part ailleurs. Il y a quelques années, l'Encrier me lisait au lit, de sa belle voix chaude et comme lui seul sait le faire, la poésie érotico-mystique de PJJ. À chacun ses perversions. Mais à vous avouer ça, j'ai du coup l'air d'être une aussi vile plagiaire que l'élève x. Et si j'avouais qu'à 20 ans, j'ai été assez marquée par l'incriminante lecture du recueil de Stèles, le recueil de Segalen, ça n'aiderait pas à vous convaincre de mon innocence.

Cependant, si influences il y a eu, elles ont été inconscientes : j'ai beau lire et relire les passages de PJJ qui m'incrimineraient, ça n'éveille en moi aucun souvenir. Mais bon, je suis peut-être une de ces plagiaires pathétiques qui nie toujours tout jusqu'à la fin, à vous de voir.

En tout cas, ma Chine intérieure n'est pas aussi artistique, littéraire ou métaphysique que celle de PPJ. C'est tout juste un petit bazar intérieur où je respire un peu parce que le vide n'y est jamais encombré de rien ni de personne (misanthropie, quand tu nous tiens!) C'est aussi un fatras d'objets, d'odeurs, de couleurs, d'impressions, de clichés par où je m'évade de mon quotidien. Ne voyez pas là de contradiction insurmontable : Lao-tseu le dit bien, et c'est fort commode : l'opposition des contraires n'est qu'illusion! Tout va donc toujours bien dans le meilleur des mondes dans ma Chine intérieure où le temps s'écoule sans contrariétés. C'est pourquoi elle est si apaisante. J'y suis l'Un où se réconcilient les opposés (Héraclite, fragment X). Là, vivante, je touche la mort; éveillée, je touche le dormant (fragment XXVI).

Cette Chine intérieure a des frontières assez floues. Elle englobe par moments le Japon (quand la fureur du zen me tenaille), s'étend parfois jusqu'à l'Inde (lors de mes minutes bouddhistes). Certains jours, elle s'étale sur ma feuille de papier où elle coule en grandes taches d'encre noire.

La conformité à ce qu'il est convenu d'appeler le « réel » n'a aucune importance. Ma Chine imaginaire n'est jamais surpeuplée, c'est un vaste désert ponctué d'oasis où les hommes sont sans visages et où les choses sont à l'honneur. Les fleuves qui la traversent ne sont jamais sales et si l'odeur de jasmin est partout poussée par le vent du Sud, ça ne sent jamais le poisson. Là j'invente tout, là se déploie mon monde et je m'y contemple dans mon œuvre. Je me dis alors que « tout cela est bon » et ça me change drôlement du commerce quotidien qu'il faut bien entretenir avec tous les pas-contents de cette terre, ces ingrats qui m'abreuvent de leurs récriminations quotidiennes à cause d'un toast mal beurré, d'une erreur de calcul de $1.42 que me reproche le ministère du revenu, d'un chandail rose-Barbie qui aurait dû être rose-princesse parce qu'aux dernières nouvelles, F2 n'aime plus le rose-Barbie (« c'est laid! »), d'un zéro pour lequel une copieuse récidiviste qui vient pleurer toutes les larmes de son corps dans mon bureau, du manque de temps pour tout faire et voilà que le chat m'en veut parce que je ne le flatte pas pendant qu'il mange…


Je te salue insuffisance! Je te reçois incompétence
Dont l'âme éperdue et navrée est la feuille déshabillée d'un arbre plus vieux que mon cœur
Je te salue ô sacrée! Qui retiens l'univers sacré dans une caresse de ruelle
Savante d'univers entier!

(PJJ, Ode, « Antistrophe II », IV)


Dans ma Chine intérieure, nul ne me reproche quoi que ce soit. Des armées d'ingénieurs et d'esclaves coulent des cloches de bronze monumentales. Invisibles et toujours silencieuses, elles sonneront bientôt pour ma plus grande gloire. Cela ne durera qu'une seconde et pourtant, l'éternité des mondes passés et à venir s'écoulera pendant le tintement unique des grandes cloches.


Là, dans ma Chine imaginaire, je vais lorsque j'ai besoin de vent et de lumière, chaque fois que je veux mieux respirer.


Au bout du petit nuage de vapeur qui s'échappe de la théière, une fenêtre s'ouvre sur le vide. Je la pousse et j'entre,

je me vautre là dans le rien-du-tout.




Je me soumets tout à la fleur sortie sans couleur ni parfum
Ni tige ni croissance ni vie ni sève ni amour ni sang
De la viduité dorée et de la pure émanation et de la vraie adoration
Qui est sous la lumière fauve la consommation du Rien :
Par lequel Dieu m'a rejoint sur mon faible passage éphémère.

(PJJ, Epode)






PS. Le Philémon de Fred est, bien sûr, un autre grand explorateur de la Chine intérieure. Il croyait avoir découvert les lettres de l'océan Atlantique, mais en fait...

Nouvelle géopolitique de la paix?



… ou, plus cyniquement, une autre affirmation de l'Impératif économique qui ne plus comment s'exprimer et laisser sa marque dans les programmes scolaires?


Je ne sais pas trop comment interpréter la chose. Toujours est-il que mercredi midi, F1 (5e année du primaire) me racontait sa matinée à l'école :


― On est allés à la bibliothèque et on devait faire une recherche sur un « pays plus Noël»…


― ???


―La prof nous a donné la liste des « pays plus Noël », et on devait en choisir un chacun. Je voulais prendre la Russie, mais R. l'a choisi avant moi, alors j'ai dû choisir la Finlande.


― Ah! les pays nordiques!


―Non, maman, les « pays plus Noël »! Tsé, les pays comme le Canada, la Russie la Norvège…


―Ben oui, les pays nordiques. Ça n'existe pas, ça, la catégorie des « pays plus Noël ».


― Maman, la prof l'a dit. Elle le sait plus que toi!


(Là, je renonce).

jeudi 13 décembre 2007

Éminemment pratique

Un indispensable ;)

http://www.nospoon.org/misc/insultron2.html

Pardonnez-moi d'être aussi nulle :)) , aussi infantile :)) , mais je ne pouvais pas résister à l'envie de poster le lien :))

mercredi 12 décembre 2007

La négo


Moi, à F2 :

Dans vingt minutes, dodo!


F2, croyant sortir un chiffre exorbitant :

Non! Quinze!

― O.K., quinze!

Les deux parties sont contentes ;)

Du fromage mou...

à la place de la cervelle????


Quand une élève que j'ai depuis 4 sessions (elle ne peut donc pas se dire «essayons avec celle-là, voir si ça passe») me recopie la notice de Wikipedia sur Descartes comme travail d'évaluation interne pour le diplôme de baccalauréat international, diplôme pour lequel elle bosse sans relâche depuis 2 ans et qui lui sera enlevé à cause de ce plagiat, je me dis que de toutes façons, elle est trop bête pour l'obtenir.

Parfois, on peut envisager l'explication «problèmes personnels graves», mais ça ne semble pas être le cas.

Pas zen et pas relax, la prof - elle avait besoin de l'«écrirer» tout fort quelque part.

mardi 11 décembre 2007

L'Étranger

Je ne poste que des billets de paresseuse ces temps-ci, mais vous me pardonnerez certainement celui-ci : la fin de L'Étranger lue par Camus lui-même.





lundi 10 décembre 2007

Les fausses-monnayeuses - la suite




F2, qui a transformé la cuisine en atelier clandestin, vient de m’appeler pour que j’admire ses premiers billets. Elle les a découpés au bon format et est en train de les peindre. Elle n’est pas peu fière de son œuvre!

Puis elle me tend un billet :

―Tu ne veux pas le garder?

― Non, prends-le : ça va te faire plus d'argent.


Les fausses-monnayeuses

ou Solution à tous les problèmes financiers


Fille nº2, qui vient de voir sa sœur compter ses billets et à qui je viens de donner quelques sous, s’empare d’une pile de feuilles blanches dans mon bureau en criant :

― Maman, maman! Vite, donne-moi de la peinture et des pinceaux, j’va faire des billets mâââgnifiques! (grands gestes de bras)

― ??? Qu’est-ce que tu vas faire avec ça?

― J’va les vendre… Pis en donner aux parents.


Repos de la guerrière


Fille nº1 a eu 11 ans vendredi. Cette fille-là, c'est une belle réussite - et c'est un peu normal, puisqu'on a mis presque 7 ans à la faire :D

On a fêté son anniversaire samedi. Outre Fille nº1, j’ai gardé mon enfant préféré (le chat ;) ) à la maison et je me suis débarrassée de Fille nº2, envoyée chez Mère-grand. À tort, puisqu’une amie est débarquée avec ses deux marmots (2 et 4 ans) et qu'ils sont restés une partie de la soirée.

Fille nº1 avait invité 6 copines. 4 sont restées à coucher, l’une est d’ailleurs demeurée à la maison jusqu’à 18 heures dimanche. La plupart d’entre elles venaient chez nous pour la première fois, puisque F1 a changé d’école cette année. En tout cas, ça a été formidable, tout a fonctionné comme sur des roulettes et les filles s’entendaient toutes très bien entre elles, même si elles ne se connaissaient pas toutes au départ. Fille nº2 a paru très heureuse.

Ça m’a inquiétée un peu de voir ces petites filles filiformes ne rien manger ou presque. Même pas une pointe de pizza chacune, 3 seulement ont pris du gâteau et les plats de grignotines semblaient encore pleins le lendemain matin. Fille nº 1 a eu des comportements d’anorexique l’an passé, cela a duré quelques mois, et je garde l’œil ouvert. J’ai l’impression qu’elle n’est pas la seule de son espèce…

Fourbue, je tente de récupérer un peu. Il y a une pile de travaux à corriger là, sur le bureau, mais pfft!... j’ai une telle envie de remplir un chapeau de petits papiers et d'y tirer les notes au hasard - il me semble que ce serait équitable puisque tous les élèves auraient droit au même traitement???








jeudi 6 décembre 2007

Aïe!

Petit Papa Noël

Trouvé sur un site roumain!






mercredi 5 décembre 2007

Les sceaux








Les calligraphes chinois intègrent l'empreinte des sceaux dans leurs œuvres. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve beau qu'ils intègrent ainsi l'œuvre d'une autre artiste (le graveur de seaux) dans la leur, comme pour laisser place à une autre parole, celle qui est gravée là, et a une autre voix, celle qui s'exprime à travers le style propre du graveur. Enfin, je dis peut-être encore n'importe quoi, si la gravure des sceaux est bien un art millénaire en Chine, j'avoue ne pas savoir à quel point cet art est marqué par la convention, et si la notion de style individuel a ici un sens.


Mais comme les sceaux font partie intégrante de ma Chine imaginaire, je peux en dire n'importe quoi, pourvu que le lecteur soit averti ;)


Souhaits pour une journée de soleil



J'ai quelques sceaux, probablement des sceaux de pacotille, achetés sur Internet. Certains sont bien jolis, taillés dans de la belle pierre ambrée, orangée ou couleur d'albâtre. D'autres sont tout simples : un caillou coupé, poli et gravé. Ils ont été choisis pour leur message, c'est-à-dire en évitant les messages du genre « se lever tôt est bon pour les affaires », ainsi que selon l'appréciation toute subjective et pas du tout éclairée de leur « dessin » ― je n'ose pas parler de graphie, puisque cette graphie là, pour moi, c'est du chinois.


J'en ai cherché dans le quartier chinois d'Ottawa, sans succès. J'imagine que si j'en trouvais, ils seraient hors de prix, comme une grande partie de la camelote vendue dans les petits bazars où j'aime aller me perdre quand j'ai le temps de perdre mon temps.


Dans un constant état d'éveil


Ma sœur a bien tenté de me trouver des sceaux lorsqu'elle est allée au Tibet l'an dernier. Mais le pays (sic!) est si pauvre qu'on ne trouve rien à acheter dans les inexistantes boutiques du Tibet. En dix jours, elle n'a pas vu l'ombre d'un sceau ni d'un pinceau, qu'un tout petit peu de camelote de plastique sous-bas-de-gamme à côté de laquelle les gugusseries du Dollorama font figure d'objets de luxe. Alors c'est moi qui lui ai mis un sceau, acheté sur Internet, dans son bas de Noël, puisque c'est cette sœur là qui fait du scrapbooking . Je me disais qu'elle allait bien vouloir se faire quelques pages sur la Chine.


Faut croire qu'on a tout de même des gènes en commun, elle et moi, même si on ne se ressemble pas tellement : le gène des tamponneuses et, aussi, celui des philistines prêtes à mettre l'art des sceaux au service du scrapbooking.


Finalement ― et on y revient toujours ― Omer de Serres rules!


Sérénité intérieure et profit

extérieur sont deux voix différentes


Le thé








Au hasard de mes petites pérégrinations du matin, je suis tombée sur un blog qui a pour sujet le thé :

http://2teaspoons.blogspot.com/

Ainsi que sur cet article, dans Réponse à tout , à l’article du 2 décembre qui s’intitule « Pourquoi plus un thé est fort, plus il est excitant? ».

Il ne m’en fallait pas moins accepter de glisser, deux minutes seulement, du côté de ma Chine intérieure et d'écrire quelques lignes sur le thé.

J’ai longtemps boudé le thé, refusé d’y goûter. Il évoquait trop les vieilles anglaises oisives pour que je puisse m’y intéresser. Pire, il me rappelait trop le sachet économique dont ma grand-mère assaisonnait sa tasse d’eau chaude comme d’autres versent de l’édulcorant dans leur café instantané. Et puis, à cette époque où je me suis mise à traverser la vie à 200 km à l’heure en bossant 25 heures par jour, je ne pouvais que m’identifier au gang l'Expresso. Boire du thé, accepter même d’y goûter eut été trahir cet idéal de Super Ambitieuse (le pendant féminin du requin ou du jeune loup) auquel j’essais de mon mieux de coller sans trop y parvenir il est vrai. Boire du thé, ça aurait été accepter d’intégrer les rangs du gang du troisième âge, des gens sans dynamisme et sans ambition.

On vit de ces petites identifications. L’identité n’est pas grand-chose : quelques miroirs, des jeux de renvois… mais peut-être que toute poésie réside justement dans ces petits clins d’œil que se font les choses, les idées et les mots. Et il y a une poésie du thé que j’ai découvert lorsque ma Chine intérieure (dont je reparlerai dans un autre billet) a commencé à battre. Je n’ai pu résister bien longtemps à l’envie d’acheter une de ces jolies boîtes de thé, et finalement, de m’en préparer une tasse.

Le thé est rapidement devenu un élément important de ma Chine imaginaire, l’une de ses portes d’entrée. Là je deviens une enfant de Chine ou une vieille Chinoise, c’est selon la couleur du temps.


À suivre (mais je ne sais pas quand)




mardi 4 décembre 2007

Nous passons tous









Non, je ne médite pas vraiment sur la mort ces temps-ci, j'ai simplement fait ces deux "esquisses" davant la télé hier soir en écoutant CSI Miami. À force d'écouter ces histoire de médecins-légistes, forcément... Alors l'émission m'a donné le thème, c'est tout.

Deux petits essais au brou de noix sur papier aquarelle à gros grain - j'ai vraiment envie de reprendre ça "au propre" lorsque j'aurai un peu de temps à moi. Pour l'instant, je grapille des petits 5 minutes par-ci, par-là, pour ne pas perdre complètement la main, et puis parce que j'ai une féroce envie d'en faire tout le temps.

lundi 3 décembre 2007

Ironique, le cormoran plonge


Les écoles sont fermées aujourd'hui, ma journée de travail est à l'eau (cristallisée).


Belle surprise des filles qui m'ont préparé un pique-nique au salon, sur une couverture : des tartines au beurre d'arachide et au fromage Philadelphia, des nachos et de la salsa, aucun fruit, aucun légume, mais des bonbons, du lait de soja, une jolie présentation et des sourires à casser la baraque.


Pendant qu'elles construisaient un fort dehors, sachant bien que la plus petite ne resterait pas longtemps à l'extérieur et que ça ne valait pas la peine d'essayer de travailler, je suis allée me promener sur les blogues.


La tempête chez Anita (La pêche à la baleine ) a de quoi faire rêver (pas besoin de sortir la pelle!)


Rapido presto, une petite calligraphie-express (j'y prends vraiment goût) que je publie avec son autorisation.


Je vous mets le texte au complet, si beau :



Breizhkou


Tempête en bourrasques
Ironique, le cormoran
a plongé sous la vague


L'homme prudent qui n'a
qu'une seule paire de chaussure
garde la vague à l'œil


Anita




La référence est mal placée sur la feuille, je sais. Mais bon…



C'est du brou de noix sur papier Ingres tracé à l'automatic pen (ci-dessous)




Faudrait-il s’en inquiéter ?



Mauvaise influence des parents* ? J'entendais l'autre jour fille nº2 qui chantait dans la pièce d'à côté et se trouvait manifestement très drôle :


… ma chandelle est morteu

je n'ai plus de feu;

ouvre-moi ta porteu,

pour l'amour dégueu.





* Je ne veux pas dire que ça va mal entre eux ;


samedi 1 décembre 2007

Histoires de fesses

Bon, me voilà déjà en train de me dédire (« fol qui ne se dédie », les proverbes servent à se donner bonne conscience), une heure après avoir écrit que je doutais fort de pouvoir poster un aute billet cette semaine.

Mais voilà, lorsqu'il s'agit de promouvoir des auteurs de talent, je ne compte plus mon temps ;)

Fille n.2 (qui vient d'avoir 3 ans) a emprunté ce livre à la bibliothèque la semaine dernière. On en a eu pour des heures de plaisir! Pas que le livre soit bien épais (ça se lit en 2 minutes), mais si on ne craint pas la répétition, on pourra lire et relire un certain nombre de fois. Du plaisir garanti pour les 2-3 ans et leurs parents (et les grandes soeurs qui trouvent ça rigolo).

http://www.amazon.fr/Livre-fesses-St%C3%A9phane-Delabruy%C3%A8re/dp/2844201369/ref=sr_1_8?ie=UTF8&s=books&qid=1196525741&sr=1-8




Et voilà que sur le site de Nathalie, où on est allé se promener en famillle, il y a, dans la marge de gauche, cette série de photos sur les fesses des cheveaux. Inutile de vous dire à quel point ce site est devenu populaire ici !

Paresseusement


Comme je suis à peu près certaine que je n'aurai pas le temps d'écrire un billet cette semaine (je prépare le pyjama party pour l'anniversaire de fille n.1), j'y vais d'un petit recyclage de mes "execices de style" d'hier, et vous souhaite à tous et à toutes un formidable mois de décembre.












Ps. Avez-vous vu : le livre de Carole Allard, Chroniques d'une Mère Indigne, est en nomination pour le prix du public chez Archambault ?


vendredi 30 novembre 2007

Ces gens-là


Il y a des jours comme ça où, c'est vrai, le temps peut être moche. Si en plus votre amoureux est au loin, que tous vos amis sont morts ou partis en vacances, que vous avez lu tous les livres et trouvez (là la déprime prend le dessus) que la chair est triste, si la télé ne marche plus, le voisin (ou Voisin) est à l'hôpital, que le chat vous boude et que vous êtes vraiment isolé de tout… Ou alors, si vous êtes perdu, seul sur une île déserte de tout pirate des Caraïbes et que la mer ne trouve rien d'autre à vous recracher sur le rivage qu'un coffre plein de papier, de ciseaux et de photos, dans des cas comme celui-là, je suis d'accord : il faut réagir et ne surtout pas se laisser aller, il faut faire quelque chose. Je n'ai pas honte de le dire : si je me retrouvais un jour dans l'une ou l'autre de ces situations, moi aussi j'arriverais à faire une heure de bricolage!


Mais pas une soirée toute entière! Et surtout, je ne remettrais jamais ça!


Qu'est-ce peut bien pousser de grandes personnes de quarante, cinquante voire soixante ans à passer des soirées entières à taponner de petites étampes de caoutchouc, à poinçonner des trous en forme d'étoiles, à coller feutrines et gommettes, à sortir les crayons de cire crayons gels pour dessiner des petits flaflas sur des feuilles à motifs ?


J'admets que quand l'une ou l'autre de mes filles décide de sortir son attirail de bricolage et me demande de venir jouer avec elle, je m'y attèle moi aussi et qu'il me faut bien avoir l'air d'y prendre un peu plaisir, ce à quoi, en bonne mère consciencieuse, je m'applique de mon mieux mettant à profit le peu qu'on a su m'inculquer au cours d'art dramatique et qui me sert enfin en ces moment là (et un peu aussi lorsque je suis dans le monde et que je m'efforce d'y faire bonne figure).


Mais je suspecte fort ces gens-là de ne pas faire semblant du tout.


Vous trouvez peut-être que je médis, que je leur prête des intentions de façon tout à fait gratuite?


Détrompez-vous! J'ai pu observer plus d'une fois le comportement dégradant des scrapeurs (il y en a même dans ma famille – personne n'est à l'abri) et je vous le dis : c'est gens-là ne m'inspirent rien de bon.


Visite on ne peut plus traumatisante la semaine dernière au nouveau Omer de Serres de Gatineau. Quel affligeant spectacle, j'étais contente de ne pas avoir amené les enfants. Un vieux monsieur de 65 ans jubilait en essayant des ciseaux de plastique qui faisaient de la dentelle de papier pendant qu'une honorable mère de famille compulsait frénétiquement des cartes sur lesquelles étaient épinglés de moches autocollants de feutrine regroupés par thématiques (bébé, mariage, graduation…). Des tas de madames poussaient des chariots pleins choses innommables, des couples aussi qui avaient dû se dire qu'à deux, on forme un commando-choc mieux en mesure de prendre d'assaut le rayon des alphabets de bois ou des plumes teintes.

Beaucoup de mères avec leur filles, des femmes avec leur chum de fille, des profs de scrapbooking qu'on pouvait repérer d'un coup d'œil, quelques couples, quelques ados gothiques (???) quelques vieux monsieurs.


Tout ça occupait plus de la moitié de la surface du magasin où s'agitait 99,7% de la vie présente dans l'édifice, toutes formes confondues. Le reste du magasin était désert. On pouvait bien finir par y croiser un autre paumé au bout de quelques heures, mais tout était encore étincelant de propreté, rien n'avait encore été touché et on aurait pu croire que l'Homme n'avait pas encore mis le pied sur ce qui aurait pu passer pour une planète encore inconnue que Dieu aurait créée là, invisible à tous les autres, pour le seul plaisir de ses seuls élus, les fétichistes du matériel. J'vous dis pas, j'aurais pu me mettre dans le manteau au moins 10 pinceaux de kolinski à $300 chacun si j'avais voulu, personne ne s'en serait rendu compte tant les rayons qui m'intéressaient étaient vides de clients comme de vendeurs.


Mais revenons aux rayons de l'horreur. On entrait là dans un univers de cossins que l'industrie déployait pour le plus grand plaisir des scrapeurs : des boutons de toutes les couleurs, des pelotes de laine, des coquillages, des poupées de chiffon miniatures à coller, des minis cadres aux couleurs de l'arc-en-ciel, des imprimés en forme de fausses-découpures vintage : anges à trompettes, bébés joufflus, petits matelots et enfants au cerceau, belles dames bien en chair et tout sourire. Tout était désespérément cute. Des tas de reproductions miniatures de la Joconde, de la Création de l'homme, du Klimt, du Chagall, du Monet; pas de sexe, pas d'enfants faméliques, pas violence ni de sang.


Et pourtant, il y en avait, de la tension dans l'air. Comme le 23 décembre au centre commercial, et on pouvait sentir l'agressivité qui s'emparait des scrapeurs dans les rangées trop achalandées où ça se bousculait et s'arrachait des feuilles, des vignettes, des brillants et des collants. Le sang n'était pas loin de couler! Et c'était aussi bien clair que cette frénésie qui s'emparait de toutes ces grandes personnes qui n'en finissaient plus de saliver et de s'extasier devant des chaudières pleines de stylo-feutres, de petits pots de gels brillants, que ce qui se manifestait là, sous mes yeux ébahis, était sans nul doute l'expression d'une forme d'érotomanie ― perverse et peu commune, il est vrai, mais tout de même.


J'ai entendu un enfant qui pleurait – toute à son délire, sa mère avait dû l'oublier.


Y'avait trop de monde et j'ai eu la nausée, je suis sortie sans rien acheter (mais fait-il croire les fétichistes?) J'ai franchi les portes de la nouvelle succursale en me demandant si ce qui me restait d'humanisme en sortirait indemne. Et puis à peine dehors, je me suis dit que j'étais trop bête, que j'aurais dû en profiter pour me prendre au moins un pinceau de kolinski.


Faisant en moi-même quelques réflexions sur la bêtise de ces gens-là, heureuse que la folie m'ait épargnée, je pressai le pas : là bas, à l'atelier, une forme d'art plus haute et plus subversive m'attendait: la carte de Noël.

lundi 26 novembre 2007

La vie selon Fred


Lectures sur des blogs, ce matin, qui par des chemins un peu tordus rappellent à mon bon souvenir ce cher Fred, que j'ai lu avec délices dans une autre vie.


Le petit cirque, tout en noir et blanc et si délicieusement cynique on s'y vautre littéralement.


Et puis, si différent mais pas tant que ça, Philémon
qui voyageait sur les lettres de l'océan Atlantique. Il faut avoir lu ça pour savoir ce que c'est que de rêver et de délirer! Si frais, si drôle et poétique, et encore si plein de cynisme. Je dois relire ça durant le temps des fêtes les miens vont me perdre, je serai certainement aspirée sur l'une des lettres et ça sera difficile de retrouver mon chemin jusqu'à eux.


Il faut que je mette Fred en tête de la liste (que je constitue à l'instant) de ce que je veux faire découvrir à mes enfants avant de mourir. Ça fait vingt ans que Philémon est dans ma tête et qu'on est perdu, quelque part, sur l'une ou l'autre de ces satanées lettres. C'est un chouette compagnon de voyage.




jeudi 22 novembre 2007

J'ai eu du bol

« Si, par exemple, une pierre est tombée d'un toit sur la tête de quelqu'un et l'a tué, ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer l'homme, de la façon suivante : Si, en effet, elle n'est pas tombée à cette fin par la volonté de Dieu, comment tant de circonstances (souvent, en effet, il faut un grand concours de circonstances simultanées) ont-elles pu concourir par hasard? Vous répondrez peut-être que c'est arrivé parce que le vent soufflait et que l'homme passait par là. Mais ils insisteront : Pourquoi le vent soufflait-il à ce moment-là? Pourquoi l'homme passait-il par là à ce même moment? Si vous répondez de nouveau que le vent s'est levé parce que la veille, par un temps encore calme, la mer avait commencé à s'agiter, et que l'homme avait été invité par un ami, ils insisteront de nouveau, car ils ne sont jamais à court de questions : Pourquoi donc la mer était-elle agitée? Pourquoi l'homme a-t-il été invité à ce moment là? Et ils ne cesseront ainsi de vous interroger sur les causes des causes (…) »

Le copain Baruch, Ethq, Appendice à la première partie.


J'ai failli me tuer sur un viaduc ce matin. Pas dessous.


À 9h30, je suis partie seule dans la tempête. Je roulais à 40-50km/h sur l'autoroute, dans la voie du milieu. J'ai quand même dérapé, et pas à peu près. Perte totale de contrôle, j'ai valsé dans toutes les voies, puis je me suis mise à tourner, tourner, tourner sans fin en dérapant, l'auto a fait un tour et demi sur elle-même avant de foncer tout droit en direction du garde-fou. Là je me suis dis : « je vais passer par-dessus bord », et puis l'auto a continué à tourner sur elle-même en évitant in-extremis le garde-fou, et s'est arrêtée.


Je suis indemne, je n'ai tué personne (toutes les autos s'étaient arrêtées), l'auto n'a pas une égratignure. C'est incroyable.


Bien sûr, les pneus d'hiver n'avaient pas encore été posés.


Mes élèves, ma collègue, mon chum, ma mère, tous ceux à qui j'ai raconté mon aventure semblent avoir eu plus peur que moi. Il faut dire que je n'ai pas eu le temps d'avoir peur. Moi que la moindre bibitte rend carrément hystérique, j'étais simplement très concentrée quand ça s'est passé, trop concentrée pour avoir peur.


C'était mon jour de chance aujourd'hui.

L'envol

Hier soir, Fille nº2 se lève dans son bain, ouvre grand les bras et les déploie de chaque côté de son petit corps. Elle me regarde et me sourit, belle comme un oiseau sur le point de s’envoler.

―Lave-moi les nacelles.

mercredi 21 novembre 2007

Mise en garde


Avertissement : le lecteur qui serait lui-même atteint d'une forme sévère de fétichisme de la couleur devrait se garder de cliquer sur le lien du site que nous commenterons dans cet article à moins que cela soit fait en présence de son thérapeute et que celui-ci l'en juge capable. Pour notre part, nous déclinons toute forme de responsabilité quant aux comportements que la lecture de ce site pourrait susciter chez les personnes déjà dérangées.



Certains auteurs ne mesurent pas l'effet que peuvent avoir leurs écrits sur des esprits atteints de troubles graves. Ils sont en fait à cent lieues d'en imaginer même le quart.


Ainsi, l'auteur du site www.handprint.com se présente comme un homme de bonne volonté qui, mu par le seul désir de mettre le consommateur en garde contre les manœuvres trompeuses des compagnies qui produisent nos grandes marques d'aquarelles, a consacré des milliers d'heures à la production de ce site. Sans craindre les représailles de quelques vieilles madames qui doivent être aujourd'hui en centre d'accueil, il y dénonce la clique odieuse des aquarellistes de la vieille garde qui refusent de troquer le pigment fugace pour celui qui brillera encore de mille feu dans dix mille ans d'ici, préconisent encore l'emploi de la laque de garance, du cramoisi d'Alizarine, de l'auréolin, du PR60, duPY35 et du PG8. et portent de ce fait la responsabilité de la mauvaise presse que peut avoir notre beau medium sur le marché de l'art, des conditions misérables dans lesquelles survivent, de peines et de misères, les collègues qui se sont convertis aux quinacridones, pérylènes et autres pigments qui passeront les siècles et ce monde lui-même sans ternir.


L'auteur de ce site a donc entrepris la tâche titanesque de tester à peu près tous les pigments offerts par une bonne douzaine de grandes marques en les exposant aux éléments selon une procédure bien contrôlée pour accélérer le processus de décoloration sous l'effet de la lumière et ce, sans jamais accepter de se laisser corrompre par des compagnies qui lui auraient offert gratuitement des tubes à tester, chose qui aurait pu le faire soupçonner de manquements au principe de l'objectivité scientifique.


Vu l'incroyable investissement financier que l'entreprise supposait, je suspecte notre bonhomme d'être fétichiste, ce que semble corroborer le plaisir évident qu'il prend à se soumettre à une procédure qu'on peut sans se tromper qualifier de maniaque, avec toute la frénésie d'un Don Quichotte convaincu de défendre l'artiste ignorant contre la vilaine clique des Winsor et Newton et Cie., et le cartel des aquarellistes de la vieille garde.


Quoiqu'il en soit, le fétichiste qui mettra les pieds dans ce haut-lieu des plaisirs pervers n'en sortira pas indemne. On peut même supposer qu'il n'en sortira pas avant plusieurs années, sinon pour faire de brèves incursions au bureau de poste, le temps d'aller y chercher les tubes de pigments qu'il aura été inspiré, cette semaine là, de commander en se disant qu'il fait cette sage dépense pour que le blason des honnêtes aquarellistes soit enfin redoré et que le marché de l'aquarelle s'en porte mieux .


Comme l'enfant qui met pour la première fois les pieds dans un magasin de jouets, le fétichiste sera tout de suite transporté au septième ciel. Des pages et des pages de colonnes de paramètres de mesure de la couleur tous plus captivants les uns que les autres s'offriront à ses yeux émerveillés, lui promettant des milliers d'heures d'exploration, d'excitation, de fascinant suspense (tant qu'il n'aura pas lui-même achetée et testée selon à peu près les mêmes fascinants paramètres la dite couleur), de jouissance qui se révèlera parfois être pure jouissance de la découverte et du savoir (il se sentira alors brusquement élevé au statut de pur sujet connaissant), mais à d'autres moments, jouissance plus trouble, difficile à cerner, moins avouable, il faut l'admettre.


Il découvrira là (http://www.handprint.com/HP/WCL/waterfs.html), entre autres choses, la mesure du « drying shift » de chaque pigment pour chacune des douze marques testées, la mesure de sa transparence, de ses effets de granulation, de diffusion, sa valeur chromatique, la mesure de la stabilité de la couleur et de sa résistance à la lumière, paramètre si cher à l'auteur qu'il ne semble pas avoir hésité une seconde à y consacrer toute son existence sans rien espérer en retour que le seul plaisir de contribuer à l'essor du cours de l'aquarelle sur le marché de l'art.


Conséquence : le lecteur fétichiste, qui aura déjà accumulé assez de matériel pour fournir en aquarelle tous les étudiants de la faculté des Beaux-arts pendant au moins dix ans sera consterné de constater à quel point ses achats impulsifs de consommateurs ignorant l'ont amené à se procurer des pigments sans valeur auquel il lui faudra renoncer pour reconstruire sa petite collection. Et lorsqu'au bout de deux ans, il sera enfin en possession d'un matériel digne d'un fétichiste de la couleur bien cultivé, éclairé et averti, il réalisera que bon nombre des choses qu'il a peintes étaient en fait destinées a être numérisées et que très souvent, cet épineux problème de la résistance du pigment à des siècles d'exposition au plein soleil de l'équateur n'est, somme toute, pas si lourd de conséquences qu'il pouvait paraître à prime abord, et qu'il a peut-être un peu trop vite renoncé à tous ces délicieux tons de garance, au cramoisi d'Alizarine, à l'auréolin, au PG8 etc. – et qu'il ferait bien de regarnir les étagères vidées trop hâtivement.


Ceci dit, je crois pouvoir sans trop me tromper prédire que le fétichiste de la couleur moyen pourra se vautrer cinq à six ans dans les statistiques rapportées dans ce site, ce qui veut dire qu'on lui offre la possibilité de goûter pendant des milliers d'heures aux joies de la découverte et aux plaisirs délicats de l'analyse comparative.


Pour ma part, je n'ai pas la naïveté de croire que les sujets affligés de ce type de perversion que je ne connais que trop résisteront plus de dix secondes à l'avertissement qui figure en en-tête de ce billet. Ça n'aura pas été faute d'avoir ménagé mes efforts ni regardé à la dépense pour les mettre en garde. Mais je sais bien, au fond, que je n'écris que pour quelques « happy few », proches soucieux de comprendre le mal de leurs amis ou parents désireux de prévenir l'apparition chez leurs enfants des premiers signes de la maladie, c'est-à-dire pour 3 à 4 personnes dans l'univers tout entier. J'espère qu'elles auront la présence d'esprit de googler l'expression : « formes sévères du fétichisme de la couleur » afin de trouver leur chemin jusqu'ici. Si elles y a parviennent, les efforts que j'aurai bénévolement et tout philanthropiquement déployés pour mettre le monde en garde n'auront pas été vains. Que la force soit donc avec elles. Si je peux espérer sauver une seule âme du fléau que représente ce site que je n'ai pas encore réussi à faire fermer, j'estimerai ma mission accomplie.


La liberté d'expression ne saurait en aucun cas justifier qu'on ferme les yeux sur l'exploitation des misères des malades mentaux à des fins purement mercantiles. Si vous désiriez soutenir cette cause que je fais mienne et aider à faire fermer le site www.handprint.com, venez signer ma pétition dans la section « commentaires » après avoir cliqué sur un des liens ci-dessous.


Merci de votre soutient.




mardi 20 novembre 2007

Le peintre du dimanche


Avertissement :


Je prie ici le lecteur qui serait tout de suite tenté de conclure que je suis en train de l'insulter d'être attentif au fait que ce n'est pas parce qu'il peint le dimanche que je le catalogue d'emblée dans la catégorie des peintres du dimanche. On peut fort bien peindre le dimanche, et même ne peindre que le dimanche, et ne pas être un peintre du dimanche. À l'inverse, on peut peindre tous les soirs de la semaine entre 22 h et minuit et demeurer irrévocablement peintre du dimanche.


Il y a trois grandes motivations qui déterminent la carrière de peintre du dimanche. Mais pour peu qu'on y regarde de près, on ne manquera pas de percevoir qu'elles peuvent toutes être aisément ramenées à une seule dépravation première et fondamentale, une perversion aussi répandue qu'originelle, à savoir : le fétichisme (eh oui, encore!)


Il y a tout d'abord le fétichisme du sujet qui demeure la forme de fétichisme dominante chez les peintres du dimanche. D'aucuns collectionnent les jolis paysages, ont un amour fétichiste des cabanes à sucre, des corbeilles de fruits ou des beaux visages. Et comme le fétichisme ne se contente pas d'aimer mais veut avoir auprès de soi, en tout temps, l'objet de son désir pervers, il exigera que le Rocher Percé décore son salon, voudra une cabane à sucre pour l'inspirer dans son bureau, des fleurs des champs au mois de janvier, un visage parfait aux murs de sa chambre à coucher… La peinture lui sera utile, elle lui permettra d'obtenir tout cela à moindre frais en éveillant de surcroît la jalousie des voisins qui rêvent depuis longtemps d'avoir eux aussi avoir leur propre Rocher Percé.


Cette forme de fétichisme a ses adeptes, mais je n'en suis pas. S'il y a des thèmes récurrents dans mon œuvre, ce n'est pas par fétichisme du sujet, mais faute d'avoir le temps de m'exercer à peindre des choses plus variées dans la mesure où la forme de fétichisme dont je suis atteinte (j'y viens) m'amène à consacrer pas mal de mon temps libre à écumer les boutiques spécialisées et à feuilleter les catalogues.


Parce que par-delà le fétichisme du sujet, il y a l'amour fétichiste du matériel d'art, bien plus primaire et coûteux. Il s'exprime, selon les individus, comme fétichisme du support (ici, l'aquarelliste aura plus à se mettre sous la dent que celui qui aura choisi la peinture à l'huile, le papier étant une matière autrement plus sensuelle que la toile), des instruments (vous verrez tout plein de fétichistes au rayon des pinceaux de kolinski), ou encore de la peinture. L'atteinte peut d'ailleurs être généralisée.


En tout cela, la maladie de l'aquarelliste sera plus lourde de conséquences que celle l'amateur de peinture à l'huile ou d'acrylique, le kolinski étant bien plus coûteux que les soies de porc ou les pinceaux de nylon et les couleurs, dont le cours avoisine parfois celui de l'or, pas mal plus onéreuses. Ainsi, les 15 ml de violet de cobalt, bien de première utilité s'il en est un, se vendent chez Holbein 35 dollars américains avant l'imposition des taxes; c'est dire si l'amateur a avantage à en faire provision en ces temps où la devise canadienne prend du poil de la bête!


Mais tout medium confondu, le fétichisme du matériel deviendra tôt ou tard source de gêne financière. Il n'est pas rare que le sujet se ruine sans qu'on ait pu prévenir le désastre, faute de l'avoir vu venir. Les premiers symptômes passent généralement inaperçus, alors que c'est précisément à ce stade de l'affection que le sujet devrait être traité. Les collègues attentifs remarqueront qu'il commence à fuir la cafétéria alléguant les prétextes les plus incroyables pour justifier le jeûne et les privations auxquels il se soumet sans raisons apparentes. On aurait tort de conclure trop rapidement à l'anorexie, surtout si on constate que le vendredi, l'ascète s'empare des économies qu'il a pu réaliser en se privant de cinq repas pour se ruer, magot en main, vers les lieux de ses honteuses débauches : les boutiques de matériel d'art où il n'est d'ailleurs pas rare de voir l'affligeant spectacle de fétichistes tout prêts à offrir leur veste pour une coupelle de porcelaine ou un repose-pinceau lorsqu'ils ne sont pas en train de prostituer leurs enfants à quelques rues de là.


L'étiologie nous révèle que ce type de peintre du dimanche ne commence à s'intéresser à la peinture que sur le tard, parce qu'il faut bien s'y mettre un jour pour tenter de justifier un tant soit peu l'achat de tout un matériel digne d'un professeur aux Beaux-arts.



Il faut enfin aborder le cas du fétichisme de la couleur, que le peintre du dimanche vivra dans la honte et l'opprobre, sachant que les couleurs n'ont individuellement aucun intérêt pour le vrai peintre, mais incapable de résister à l'attrait tout psychologique que les couleurs peuvent exercer sur lui puisqu'il est atteint, rappelons-le, d'un mal chronique qu'il n'arrivera pas à combattre seul. Il sait bien qu'au fond, il ferait mieux de s'adonner au scrapbooking ou à la décoration intérieure. Mais soit qu'il craigne de trop bouleverser son environnement immédiat, qu'il ait été traumatisé par la furie des scrapeurs prenant d'assaut un beau lundi après-midi la toute nouvelle succursale locale d'Omer de Serres (nous reviendrons sur ce triste événement dans un prochain billet) ou encore que son fétichisme du de la couleur se combine à un fétichisme du matériel, il se bornera ou s'entêtera, c'est selon, à décorer du papier hors de prix avec des pigments eux aussi hors de prix.


Tant que cette forme d'affection reste bénigne, elle est encore supportable : le peintre du dimanche pourra s'amuser à recréer toutes les couleurs de l'arc-en-ciel à partir de deux triades de primaires (une chaude et une froide), d'un peu de blanc et de quelques tons de terre. Cela n'a rien de bien méchant. Mais lorsque ce type de fétichisme apparaît chez un sujet où on a déjà pu observer des comportements qui manifestent un fétichisme du matériel, l'atteinte est plus grave et les choses ne tarderont pas à se compliquer.


Nous aborderons les formes plus sévères de fétichisme des couleurs dans un prochain billet.

samedi 17 novembre 2007

Encore deux oeuvres de Nebreda

Je préfère donner des liens seulement, à cause de la question des droits d'auteurs, mais je ne suis pas parvenue à retrouver surle Net la dernière des oeuvres présentée. Je vais contnier à chercher, et lorsque je trouverai, je remplacerai la photo que j'ai dans l'ordi par un lien.



http://holbein.free.fr/esp-holbein/nebreda1_500.htm


http://blog.uncovering.org/archives/uploads/2005/051122_nebreda5.jpg




vendredi 16 novembre 2007

De la respectabilité - rien de moins (1)

(Le « De », c'est parce que ça donne un petit air de respectabilité – je me sens carrément comme Cicéron, là)



Je sais bien que le siècle ne goûte guère la morale et qu'il est plutôt aux frivolités. À ma décharge, je dirais cependant que je n'ai pas vraiment eu le choix, vu le dévergondage éhonté de certains commentateurs qui semblent oublier que ce blog est un blog respectable (2).

Devant le relâchement et le manque évident de retenue de certains bloggeurs qui ne rougissent pas des propos qu'ils osent tenir avant 21 heure sur la place publique (3), je me dis qu'il faut réagir avant que ça ne dégénère. La pente glissante des coupables complaisances nous mènerait tôt ou tard à frayer avec l'Abjecte. C'est pourquoi un temps de réflexion est nécessaire : faudra-t-il en venir à imposer, sur ce blog et dans nos écoles, un code de conduite qui fera la promotion des vraies valeurs, de la vraie foi et du vrai bon goût?

Et puisque d'aucuns (mais qui donc dans la foule innombrable de nos lecteurs???) ont ici évoqué Schopenhauer, nous nous rangerons derrière cet ardent défenseur du bon goût, cet homme dont la misogynie et l'antisémitisme auraient à eux seuls déjà amplement pu suffire à justifier la canonisation, canonisation qui aurait d'ailleurs probablement été prononcée, n'eût-ce été de cette malencontreuse altercation qu'il eût un soir à l'opéra avec le pape Pie IX au sujet du dogme de l'Immaculée conception.

Schopenhauer, cet esprit édifiant, écrivit donc un soir où il était trop fatigué pour se relire :

"L'ignoble n'est point supportable dans l'art, bien que le laid lui-même, du moment qu'il ne tombe point dans l'ignoble, puisse y trouver sa place"
(MVR, 40)

Quoi de plus respectable que cette assertion qui témoigne, sans doute, de la noblesse de celui qui l'énonce (vingt ans plus tard, c'était déjà un discours de plouc). La position de Schopenhauer , homme parfaitement sain d'esprit, n'est sans doute pas très difficile à comprendre. Mais on ajoutera tout de même, pour les besoins de la cause, que selon lui, la contemplation esthétique, faisant de nous de simples spectateurs, nous arrache aux tourments de l'existence et nous réconcilie ainsi avec elle.

Si nous prenions ce docte philosophe comme guide, figure titulaire, arbitre du bon goût, il nous faudrait de ce pas bouter Nebreda ici présent (juste en bas, le visage bien caché sous ses propres immondices) de nos respectables Musées (où d'ailleurs, il ne doit pas mettre souvent ses pieds couverts d'excréments), Nebreda qui a sa façon bien à lui de répondre à Schopenhauer comme vous pourrez seul d'un coup d'œil le constater :





Afin de mieux juger de la pertinence d'instaurer ici un code de vie basé sur le Vrai, le Bien, le Beau et la Mesure(4), nous vous proposons donc ce petit sondage maison :

Vous-sentez vous plutôt du type :

  1. Schopenhauer
  2. Nebreda

Liens Nebreda :

Sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Nebreda

http://a-a-a.blogg.org/date-2006-10-16-billet-456645.html

Quelques œuvres http://suttercane.over-blog.com/album-304124.html

Un article de F. Aubourg qu'on peut lire en famille parce qu'il n'y a pas de photos sur la page, si je me souviens bien: Freud et l'art contemporain : de Dali à Nebreda

Si vous êtes assez fan pour vous taper un article en espagnol : http://www.solromo.com/art_foto/nebreda


Vous avez deviné et nous l'avouons : « De la Respectabilité » est un hypocrite racolage destiné à faire décoller les cotes d'écoute en exploitant la souffrance d'un artiste – et, accessoirement, à faire découvrir Nebreda, mais à condition que ça rapporte des sous au bout du compte et que personne ne se présente sur ce blog à moins d'être convenablement habillé – les tatoués étant priés de sortir de notre espace web.

Vous aurez aussi deviné que si nous avons eu du temps à consacrer au maintien de l'ordre moral et à la ligue de tempérance, c'est que les enfants sont en visite chez Mère-grand jusqu'à demain. Nous tenons donc à remercier Mère-grand qui a mis ce temps d'écriture à notre disposition. Elle serait fière de savoir que nous en avons fait si bon usage (Ah! la! la! oui, alors!)

Après ça, je me tais pour au moins dix jours.


[1] Je sais qu’Amélie Nothomb a déjà tout dit sur la question dans Craintes et Tremblement (les pages sur la femme japonaise), mais comme certains semblent particulièrement lents à comprendre, j’ai cru de mon devoir d’aborder le sujet à mon tour.

[2] Oui, c’est vrai, j’avoue que j’en suis parfois, mais ce n’est pas moi qui commence – ça personne ne peut le nier!

[3] C’est vrai que je ne les vois pas, mais je le suppose au ton qu’ils adoptent, ton que je n’entends pas non plus, mais qui se reflète évidement dans le style désinvolte qu’ils ne craignent pas d’afficher!

[4] Le lecteur attentif aura repéré les 4 termes de la triade platonicienne