vendredi 29 février 2008

Tout n'est pas si noir

Trois lignes rapides de gothique ont suffi t à me rassurer : elle a moins souffert que ma chancelière. C'est une écriture plus facile à maîtriser. Les quelques erreurs (le p, le a entre autres) sont dues à la distraction (je discutais avec F1 en écrivant).


Misère...

J’imagine que la calligraphie, c’est un peu comme le yoga. Lorsqu’on arrête d’en faire sur une base quotidienne, on doit repartir de loin lorsqu'on s’y remet. Cela fait plus de deux mois que je n’ai pas touché à mes plumes. Je fais des semaines de soixante heures de travail et lorsque qu’une fois ou deux par semaine j’ai encore un peu d’énergie le soir, lorsque les filles sont couchées, je n’en ai cependant plus assez pour m’installer à la table à dessin. Je prends alors ma planche et je fais de l’aquarelle en paresseuse sur le sofa du salon et écoutant la télé. La calligraphie a donc été reléguée aux oubliettes pendant un certain temps. Hier soir, j’ai essayé de m’y remettre. L’horreur! J’ai quelques idées de mise en scène pour cette citation d’Holderlin (« L’heure élue peut beaucoup »), mais c’est impensable, pour l’instant, d’envisager autre chose que de « faire des lignes » pour reprendre un peu la forme, des lignes misérables, comme on peut le voir sur les 3 photos publiées (en pilant sur mon orgueil, je vous le garantis!)

Maladresses, manque de régularité dans les formes et les contre-formes, manque de spontanéité, manque de rythme: ça fait désespérément "scolaire", c'est pathétique. En plus, c’est en grand module, ce qui est supposé être plus facile. J’oscille entre la colère et le découragement car je sais, pour avoir déjà connu ce genre d’épisode, que ça me prendrait quelques jours d’exercices assez intensifs pour vraiment reprendre la forme. Mais voilà, je n’ai pas ce temps à ma disposition. Tout ce que je peux faire, pour l’instant, c’est de tenter de limiter la casse et en tentant d’en faire au moins 20 minutes chaque jour.

Je n’ai pas osé essayer l’anglaise que je n’ai pas utilisée depuis au moins trois mois et qui se « perd » beaucoup plus vite que la chancelière. La gothique, plus facile, devrait donner de meilleurs résultats, j’en ferai un peu ce soir question de me redonner du courage si j’en ai le temps après avoir terminé nos valises.

Ça va me prendre un programme d’entraînement pour reprendre la forme ;)



Première tentative, catastrophique (mais j'aime bien le feu) :


Renonçant tout de suite à faire des brouillons, je me suis mis à faire des lignes, peut-être pas "catastrophiques", mais "terriblement maladroites" :






Quatre ans de calligraphie pour en arriver à ça!

Me voyant au désespoir, l'Encrier regarde et essaie de me consoler :
-- C'est quand même pas si pire...

Moi, avec la méchanceté des gens humiliés :

-- Si t'avais le moindrement de culture typographique, ça te sauterait aux yeux que c'est nul!"

Devant tant de gentillesse de ma part, il est redescendu écouter de la musique.

Tout à l'inverse de ce qu'exprime le texte calligraphié, je me sens déçue, amère, aux antipodes de l'état de grâce. Il faut que je me remettre à la discipline des exercices réguliers. Je vais reprendre une chancelière plus classique et plus formelle que celle-ci pour me refaire la main, et je publierai mes "progrès" au fur et à mesure. Pour voir le bon côté des choses, disons que là où j'en suis présentement, je ne peux plus que progresser ;)

dimanche 24 février 2008

Encore des tournesols





Ça sort mal en photo: le bas semble boueux et les feuilles aussi. En réalité, c'est mieux qu'il n'y parait; en tout cas, c'est mon avis et celui d'un entourage qui n'est pas toujours très objectif, j'en conviens ;)

J'ai l'impression de commencer à trouver ce qui me plaît.

vendredi 22 février 2008

Ces choses qui nous échappent


Lorsqu'F1 enfile sa troisième tenue de la matinée (sait-on jamais : le prince charmant pourrait se pointer à l'école justement aujourd'hui), que je lui demande ―pure formalité car je ne suis pas si naïve― si elle a rangée les deux autres et qu'elle me répond « oui » avec quelque chose de louche dans le regard, je sais que je dois aller vérifier dans sa chambre. Et lorsque je ne trouve pas deux pantalons et les deux t-shirts taponnés sur le sol, au milieu de la chambre, là je me dis que quelque chose m'échappe. Et effet : quelques heures plus tard, je retrouve lesdits vêtements, portés tout au plus 3 à 4 minutes, dans le panier à linge.


Lorsqu'F2, entendant dire que Mère-grand doit passer au garage aujourd'hui, manifeste si inopinément son désir d'y aller elle aussi et que, débordante d'un soudain enthousiasme, elle se met à sauter partout dans la cuisine en hurlant : « J'veux y alllllllllleeeerrr! J'veux y alllllllleeeer! », l'Encrier et moi nous nous dévisageons en haussant les épaules, dépassés. Nous devrions deviner que quelque chose nous échappe. En effet : sitôt arrivée chez Hyundai, F2 (3 ans), se met à chercher les vêtements et Mère-grand réalise qu'elle croyait aller à la boutique de vêtement pour ados.


Lorsque que j'entre dans la salle de bain, le matin, et que je constate chaque fois qu'F1 a utilisé 3 à 4 débarbouillettes pour faire sa toilette et que je sais pertinemment qu'elle en utilisera 2 ou 3 de plus en soirée, je me dis encore une fois que quelque chose m'échappe, mais je sais qu'il serait vain d'essayer de comprendre.


Et lorsque je tente de me remettre de toutes ces émotions et que je sors prendre un café pour constater qu'à côté des dix sortes de café équitable, on propose encore dix autres variétés de café pas équitable, là je renonce définitivement à tenter d'y comprendre quoique ce soit, j'admets avec sagesse qu'il y a en ce monde des choses qui dépassent le pouvoir de mon entendement et que la raison doit ici, modestement, reconnaître ses limites.


dimanche 17 février 2008

Pistes

Aquarelle que je trouve, pour ma part, tout à la fois ratée et réussie. Ratée à cause de la cause de la composition (un gros tournesol qui flotte comme ça nulle part), réussie à cause de l'atmosphère qui s'approche de ce que je recherche (question de goût bien sûr ;) ).

Au départ, j'avais commencé par faire quelque chose réaliste et léché. Et puis l'ennui pour ne pas dire le dégoût m'a pris devant le résultat assez insipide. Incapable de céder au plaisir de barbouiller, j'y suis allée allègrement due superpositions de lavis inspirés à chaque fois par le résultat des interventions précédentes. J'ai pris beaucoup de plaisir à faire cela. Si l'attitude que j'avais, au départ, était celle de la fille qui tente de planifier à l'avance ce qu'elle fera, lorsque j'ai décroché je me suis mise à être un peu plus "à l'écoute" de ce qui prenait graduellement forme sur le papier. Peut-être est-ce un peu ça l'humilité dont parle Lewis Carol dans son blog Aquarelles du jardin des merveilles. En tout cas, c'est une voie que je désire explorer.




Je vais peut-être la recadrer comme ça :




Ou alors comme ça, ça reste à voir. Nouvelle utilité de Photoshop, très chouette pour réfléchir au recadrage.


samedi 16 février 2008

Des tulipes et des poires

Peints il y a une semaine. Je n'ai pas menti lorsque j'ai dit que j'uploaderais, je n'avais simplement pas le temps d'ouvrir mon ordi pour autre chose que mes courriel ou pour taper des présentations Power Point :-( Là j'en ai tellement marre de travailler sans arrêt que je prends une pause, quitte à la regretter demain ;)


Celui-ci c'est mon brouillon, peint sur du Fabrinao qualité étudiante. Mais je l'upload tout de même parce que malgré certains éléments ratés, je trouve que les éclaboussures (intentionnelles) autour des tulipes lui donnent un certain charme et parce que j'ai dit que j'uploaderais tout.



Le deuxième (pour ma mère)

Des tournesols

Peints hier soir - F2 couchait chez ma mère et F1 lisait dans sa chambre, comme une grande qu'elle est. Quand elle est montée au salon où j'étais installée (avec tout mon attirail sur le sofa) et qu'elle a vu la première aquarelle, elle m'a demandé de le lui donner, ce qui m'a fait énormément plaisir :)) Et puis ce matin, au petit déjeuné, quand elle a vu la deuxième sur le comptoir de la cuisine, elle m'a demandé celui-là plutôt que l'autre.



Carte de souhaits pour ma mère







vendredi 15 février 2008

L’heure mystique - Hamtaro Story Part 3

Arrache-moi à cette mort
oh mon Dieu et fais que je vive
ne me tiens pas ainsi captive
de ce lacet serré si fort
pour te voir quel cruel effort
et si total est mon pâtir
que je meurs de ne pas mourir

― Nuit obscure, Cantique spirituel, Jean de la Croix




Puisque l'heure est ―du moins chez moi ― à la théologie, quelques réflexions éparses, fruit du temps passé à nettoyer, humblement et dans l'abnégation la plus totale, les déjections de 6 hamtaronosors.


Eh bien sachez que je traverse la nuit obscure, celle dont font état les mystiques, mes collègues en désespoir. Ces temps-ci, c'est de Jean de la Croix et de Thérèse d'Avila que je me sens solidaire. À les lire (hum… pas trop souvent quand même), je parviens maintenant à lire entre les lignes, à comprendre tout le non-dit qui inspira tant de sublimes écrits. Car l'essentiel réside dans ce qui est tu, dans ce qu'on tait toujours car finalement, qui qu'on soit et quelque lieu d'où on parle, on écrive, ou qu'on pense, quelque soit l'Idéal ou la passion qui nous anime, quelque soit celui à qui on s'adresse, l'essentiel c'est toujours finalement ce que je nommerai pas, ce que je tairai à mon tour parce que j'en ai déjà plein les mains, plein le dos, plein…


« Poussière, tu retourneras à la poussière » n'est qu'un double euphémisme.


Leibniz eût-il nettoyé plus de cages à hamsters, il n'aurait pu écrire tant de bêtises sur notre monde.


F2 a bien raison : Dieu est mort.


Mais toute nuit, si noire qu'elle soit, finit toujours par prendre fin et le jour lui succède, finalement ― fort heureusement car je commence à me lasser d'être si mystique.

Plus qu'un dodo, même pas 24 heures!!!!!...

Le monde sera comme avant, neuf et radieux comme au jour où il sorti des la musique des Aïnurs, lorsqu'Eru Illuvatar leur apprit le thème qu'il avait composé pour eux par amour pour ses Enfants à venir…


Je n'ose cependant me réjouir trop ouvertement, sachant qu'F1 aura le cœur brisé.

jeudi 14 février 2008

Graine de philosophe, va!

"... maintenant seulement la montagne de l'avenir humain va enfanter. Dieu est mort : maintenant nous voulons – que vive le Surhomme!" ― Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra


F2 saute à cloche-pied dans la cuisine, débordante de vitalité et de bonne humeur. Comme à son habitude, elle s'extasie tout haut des innombrables et merveilleuses connaissances acquises aujourd'hui, fière d'être aussi savante, heureuse, surtout, de découvrir le monde et la vie.


Rayonnante et tout à son bonheur, elle proclame à haute voix la bonne nouvelle du jour :

―Un jour, on sera TOUSSSS morts! Comme… heu…


heu, qui est mort encore ??? …


(brève pause - ça cogite fort dans cette petite tête à se demander qui, depuis que le monde est monde, a bien pu mourir ; et puis elle me sort : )


Ah oui : Dieu!


….


Maman! C'est qui encore, Dieu???