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mardi 15 juillet 2008

Une mère en colère - la suite

N'ayant pas de nouvelles des responsables du camp qui m'avaient assuré un suivi de l'affaire ( voir et ) j'ai retéléphoné. On m'a dit qu'on avait parlé à la petit fille et qu'elle avait avoué les violences psychologiques. J'ai alors demandé si les parents avaient été avertis, puisque c'est cela que j'avais demandé, sinon, la chose est sans conséquences pour l'enfant qui agresse, qui s'en sort encore avec un simple "ne recommence pas" dont il se fiche complètement. Cela n'avait pas été fait. J'ai redemandé que ce soit fait. Malgré le titre de mes billet, ma demande a été faite, comme l'autre fois, de façon super calme et posée, sympathique et détendue, pas accusatrice pour deux sous, tout en étant ferme et en expliquant mes intentions, cela n'a duré que 2 à 3 minutes au plus, mais j'ai tout de même senti (peut-être imaginé, je n'en suis pas certaine) que la démarche pesait à mon interlocutrice. J'ai demandé à être rappelée lorsque les parents seront mis au courant. on m'a dit qu'on le ferait, mais on a refusé de me dire qu'on me rappellerait - lorsque j'ai demandé pourquoi, je n'ai eu que du patinage. En fait, je doute que cela se fasse, et je ne saurai jamais si cela aura été fait. On semblait trouver plus commode de me rembourser les deux journées perdues, ce que je n'avais même pas demandé. Je suis un peu déçue; pas pour moi, mon enfant ne va plus à ce camp (elle a refusé d'y retourner) mais déçue de constater qu'encore une fois, on semble avoir tellement peur de la réaction des parents qu'on ferme les yeux sur la violence psychologique, et qu'elle perdure à cause de cela.

mercredi 25 juin 2008

Une mère en colère

La violence entre en enfants, vous connaissez? Vous tolérez?

J'ai toujours pensé que j'aurais réussi à bien éduquer mes filles si j'en faisais des enfants gentils. Par gentillesse, je n'entends pas ce sentiment gnagna, un peu bêta qui porte à ânonner à longueur de journée le refrain du « j'aime tout le monde, tout le monde est beau, tout le monde il est gentil », mais un réel souci des autres et de leur bien-être. J'ai tenté de leur faire comprendre que la beauté est une chance, mais qu'elle n'est que ça, que son importance est bien relative en regard des qualités du cœur, et que l'intelligence, qu'il nous faut toujours cultiver, ne suffira jamais à nous apprendre à vivre avec les autres. Pensant qu'un enfant doit apprendre à vivre avec d'autres enfant qui comme lui sont des êtres qui ressentent le plaisir et la souffrance, pensant aussi, de façon moins désintéressées, qu'une personne qui a des qualités de cœur est une personne aimée et appréciée des autres, j'ai donc fait de la gentillesse la vertu n.1 de mon palmarès parental. Je crois avoir assez bien réussi à « transmettre mes valeurs », comme on dit.

Trop parfois. F1 a si bien assimilé la leçon qu'elle a encore tendance à diviser le monde en gentils et en méchants, ce qui, passé 9 ans, peut paraître un peu infantile. Elle sent bien mon agacement lorsqu'elle me pose une question du genre : « George Bush, il est gentil? »

D'ailleurs, depuis un an, elle utilise ce mot avec plus de précautions. D'abord parce qu'on lui expliqué que finalement, quoiqu'on lui ait dit, elle doit finir par s'apercevoir qu'il y a d'autres enjeux, dans les affaires de ce monde, que la gentillesse des gens (untel flatte son toutou et joue avec ses enfants tout en exploitant économiquement son prochain ou en soutenant des guerres meurtrières), que la gentillesse était importante dans les relations interpersonnelles mais que les rapports entre les hommes prennent aussi d'autres formes qu'il faut considérer autrement et blablabla… Mais aussi, parce qu'elle commence à comprendre, l'expérience aidant, que sa mère a été bien naïve et que la gentillesse n'est pas toujours gage d'une vie heureuse.

Ma F1 est vraiment une belle fille. Aussi loin que je remonte dans le temps, elle a toujours eu des soupirants. Déjà, à la pré-maternelle, les petits garçons s'agglutinaient autour d'elle comme les mouches qui trouvent la fleur, la flattaient, lui réservaient une place à côté d'eux et lui auraient tous pris la main si elle en avait eu dix. Il y a un an et demi, cet intérêt des garçons s'est tout à coup incroyablement accru. Ils se sont mis à tous vouloir « sortir avec elle », être « son chum ».

Au début, ma F1 revenait de l'école les yeux pétillants. Elle m'attirait le soir dans un coin pour m'avouer à voix basse, rougissant avec un petit rire nerveux, qu'untel était devenu son chum. Deux jours plus tard, nouveau chum (ce qui nous a rassuré, l'Écrier et moi), quatre jours plus tard, encore un troisième chum, puis un quatrième,etc. On en était interloqués : ils aimaient tous les beaux yeux d'F1. Elle s'est mis à recevoir des billets doux (j'en ai ramassé plusieurs en faisant le ménage), des cadeaux (ce qui nous a fait un peu sourciller) : une bague (ça, on a trouvé mignon), un énorme toutou de 4 pieds de haut (le petit garçon a été son chum pendant une semaine), des cartes style pokemon et autres colifichets de circonstance. Puis il se sont battus pour elle, dans la cour d'école et deux d'entre eux ont été suspendus.

Si au début, ça avait été plutôt amusant, là ça a été le début des problèmes pour ma F1 qui vivait jusqu'alors une vie sans problèmes, fille belle, talentueuse, extravertie, une jolie petite Mlle joie de vivre mais qui, pour son plus grand malheur, était aussi une gentille fille, sans une once de méchanceté. Pensez, on ne pouvait même pas dire à la maison « untel est un peu gros » sans se faire reprendre par F1. Cette fille recevait à l'école des certificats pour sa gentillesse et son respect des autres. Elle était presque toujours élue présidente de classe, Dame de cœur à la St-Valentin, etc. Mais la gentillesse semble être devenu le talon d'Achille des enfants qui ne savent pas sortir les griffes pour se défende de temps en temps. L'enfant qui ne griffe pas en retour, celui qui est sensible et dont on voit qu'on peut le blesser, c'est celui là sur lequel il semble si bon de s'acharner.

La petite X, fille dominatrice et sournoise (le responsable du service de garde m'a dit qu'elles étaient légion) a soudainement décrété que de sortir avec les garçons, ce n'était « pas cool » et elle s'est arrangée pour que le vide se fasse autour de F1.

En l'espace d'un mois, ma fille est devenue « reject ».

La violence psychologique et le rejet sont omniprésents dans nos écoles. On en parle beaucoup, on fait beaucoup de prévention, mais très peu d'intervention. Il faut dire que les petites chipies savent s'y prendre pour que ce ne soit « jamais de leur faute » : à peu près tout se joue dans le non-dit, dans des regards intimidateurs, des intonations, des petites mesquineries imperceptibles qui leur permettront toujours de dire qu'elles n'ont « rien fait » (ce qu'elles peuvent d'ailleurs vous jurer en pleurant). De toute façon, la victime n'osera pas dénoncer, cela n'arrangera rien et on le lui fera payer au centuple. Cela ne changera rien car « les profs ne font jamais rien », ils demandent : « c'est vrai que tu as fait ca? » et se contentent d'un « non! » ou, au mieux, y vont d'un « tu ne recommenceras pas, hein? »

J'ai rencontré les professeurs, la direction. Il y a eu certaines interventions, mais tout compte fait, cela n'a pas changé grand-chose. Voyant ma fille si malheureuse, j'ai accepté de considérer ce à quoi je lui avais longtemps demandé de repenser « parce que ce n'est vraiment pas une solution : le changement d'école. Elle s'était fait dire, par une fille qu'elle venait de croiser dans le corridor «T'es teeeeellement laide que les miroirs doivent se briser en mille morceaux lorsque tu passes devant », et la copine de la fille avait spirituellement surenchéri : « T'es telleeeement laide qu'à ta place je me suiciderais ». Des filles de 9 ans.

Ma F1, fille extravertie et fonceuse, était devenue une fille timide et renfermée.

Il y a eu la nouvelle école, qu'elle a adorée au début. Les premiers temps, elle semblait flotter sur un nuage. Mis à part une chipie qui venait de son ancienne école et s'acharnait contre elle, les chosent allaient bien. Elle n'était plus une fille « populaire », mais elle l'avait accepté. Elle s'est fait quelques amies, quelques unes, puisqu'elle était devenue plutôt timide. Il y avait, dans cette école aussi, des enfants rejetés – une telle parce que grosse, l'autre parce qu'elle a un défaut d'élocution, etc. F1, qui a un côté Mère Thérèsa, a joué avec X qui était « reject » et seule dans la cour d'école. Par association, elle est redevenue « reject » illico. Et prise dans un dilemme : elle se sentait obligée de continuer à jouer avec X qui n'avait pas d'amies, alors que cesser de la fréquenter aurait amélioré sa propre condition. Elle ne se sentait pas d'affinités réelle avec cette petite fille qui à bien des égards n'était mêmes pas gentille. « C'est un peu de sa faute, maman, si X n' a pas d'amies, elle dit toujours des choses négatives et blessantes! « Y » aussi est grosse mais n'est pas comme ça et se fait des amies. » En plus, X était membre de l'église baptiste et était assez harcelante de ce côté-là.

En tout cas, en cours d'année, les choses se sont plus ou moins améliorées pour elle. Plus ou moins. Ce n'est pas comme avant, parce qu'il y a des moments où elle ne va pas voir certaines « amies » car leurs autres « amies » ne veulent pas d'elle. Elle n'a été invitée qu'une fois à une fête d'enfant (baromètre sûr ;) )

Aujourd'hui, elle est revenue de son camp plein-air en éclatant en sanglots sitôt installée dans l'auto. Elle a rêvé de ce camp depuis des mois. Elle adorait ça jusqu'à cet après-midi. Demain, ils doivent partir en camping, ce qui l'enthousiasmait au plus haut point. Mais c'était compter sans la Geneviève, celle qui veut tout diriger, ce qui veut que tous les amies soient à elle et pour elle, celle qui la regarde toujours de façon narquoise, celle qui essaie d'envoyer ma F1, qui ne se laisse heureusement pas faire, dire des vacheries à sa place une autre petite fille, la Geneviève qui menace habilement, c'est-a-dire sans que ça paraisse aux yeux des grands , qui essaie de susciter le rejet, cette Geneviève qu'F1 a tenté d'éviter en choisissant de coucher en camping dans « l'autre tente » (entendez : pas celle où ses amis et elles avaient prévus de dormir ensemble, l'autre) où elle s'est fait dire par la suite qu'il n'y avait plus de place pour elle, cette Geneviève-là s'est arrangée pour déclarer ensuite à haute voix que « plus personne ne voulait d'elle dans la tente n.1, qu'elle les avait laissé tomber et qu'il n'était pas question qu'elle couche avec elles. Non contente de son exploit, elle s'est ensuite acharnée en allant retrouver F1 assise, dans son coin, afin d'enfoncer le clou plus méchamment en lui disant de ne pas s'attendre à ce qu'elles changent d'idée, que personne ne voudrait plus jamais d'elle et qu'elle n'aurait plus d'amies.

Ma F1 est trop sensible, mais ce n'est pas une braillarde. Elle n'a jamais pleuré à l'école, comme d'autres le font (bien souvent, les chipies, celles qui manipulent), et n'a pas pleuré devant les autres, mais dès que nous avons été dans l'auto, elle a éclaté en sanglots.

Je n'ai eu que des bribes de l'histoire, à ce moment là. Je suis retournée, seule, voir le moniteur de ma fille, un jeune homme qui a paru étonné. Mai fille est gentille, elle avait beaucoup d'amies, ce devait être un sûrement un malentendu. Dans l'auto, au retour, j'ai eu plus de détails. F1 ne veut absolument plus aller à ce camp auquel elle a rêve durant près de 3 mois, et qui l'enthousiasmait hier encore. Un très gentil garçon (« pas comme les autres, il fait de la danse, les autres garçons se moquent de lui pour ça »), s'était attaché à elle et ça semblait réciproque.

M a fille est la plus belle du groupe et la Geneviève est une petite grosse. C'est terrible d'écrire ça, mais même ma F1 comprend bien que c'est une affaire de jalousie.

J'ai tenté de parler à quelqu'un au téléphone, en vain, je n'ai eu au bout du fil que le répondeur. Demain matin, je me rendrai, seule, au camp, avant le départ des enfants, expliquer posément pourquoi ma fille ne veut pas y aller. Non pas pour me plaindre des animateurs qui sont jeunes et qui doivent intervenir dans des histoires de violence réelles mais imperceptibles, mais pour demander qu'une intervention soit faite, et que les parents de l'enfant soient avertis.

Je sais que certains parents ne sont guère affectés par les comportements douteux de leur progéniture. Je me rappelle que lorsqu'F 1 avait 4 ans, nous étions sortis avec quelques familles d'amis et une petite fille s'étai amusée à lui faire mal en la pinçant vraiment très fortement devant tout le monde. Ma fille se sauvait en pleurant, en la suppliant d'arrêter, mais l'autre continuait, la rattrapait, la pinçait férocement. La petite était sadique et s'amusait très visiblement et ouvertement de faire souffrir ma fille, cela semblait l'exciter encore plus, il y avait un plaisir méchant qui s'allumait dans ses yeux. Nous avons attendu un moment que ses parents interviennent, mais ils n'ont jamais bronché ni même sourcillé. L'Encrier est alors intervenu en saisissant l'enfant par le bras et en lui disant d'arrêter. Il était rouge de colère. Les parents de l'enfant n'ont rien dit et je suis à peu près certaine que l'enfant n'a jamais reçu la moindre brimade par la suite. Mais d'autre s parents qui étaient là nous ont confié avoir été estomaqués par ces gens qui laissaient leur fille de 4 ans torturer (c'est le mot qu'ils ont employé) notre fille du même âge.

J'espère que les parents de la Geneviève ne seront pas aussi indifférents, qu'ils ne déclareront pas trop facilement que ce sont des dramatisations.

En attendant, ma F1, que nous avons depuis quelque temps encouragée à répliquer, à se défendre, qui commence à le faire mais pas toujours, me demande : « Maman, pourquoi est-ce que ça m'arrive toujours à moi? »

― Parce que tu es belle, ma beauté, et que tu ne réponds pas quand quelqu'un est ache avec toi.

― Ça me faisait tellement de peine!

― Justement, elles le voient; certaines aiment ça, ce genre de pouvoir qu'on peut avoir de faire souffrir quelqu'un. Il ne faut pas te laisser faire, tu dois répliquer.

― Souvent, je n'y arrive pas – je voudrais, mais ça ne sort pas.

Elle a peur. Je ne l'ai pas élevée à la dure.

Qui l'eu cru, c'est le monde à l'envers : moi, la mère, j'encourage mon enfant à répondre des choses vraiment moches, du genre : «T'es tellement conne », etc.

Et je le fais parce que j'ai vraiment l'impression qu'il n'y a personne, mais personne pour se porter à la défense de ces enfants, pour remettre à leur place ces petits bourreaux qu'on ménage pendant qu'ils tyrannisent les petites filles trop belles et trop douces.

Je lui ai dit un jour, à ma F1 : « tu sais, ces filles sournoises, elles peuvent, un temps, sembler populaires, mais elles vont tôt ou tard se retrouver seules.» F1 m'a regardé d'un œil ultra-sceptique et moi-même, j'en viens à me dire que je suis parfois qu'une telle naïveté. Finalement, Job avait peut-être raison : se peut-il que partout, ce soient les méchants qui prospèrent ?

mardi 24 juin 2008

Vice inavouable

"Nous t'appelons, reflux! nous guetterons, houle étrangère, ta course errante par le monde. Et s'il nous faut, plus libres, nous faire plus neuve pour l'accueil, nous dépouillons en vue de mer tout équipement et toute mémoire."
(Amers)

Ça me prend périodiquement, ce besoin de quelque chose de pompeux, de pompeusement théâtral - à tous les six mois à peu près, j'ai encore besoin d'une petite dose de St-John Perse.

Cela se guérit partiellement. À dix-huit ans, j'en apprenais par coeur des pages et des pages. À cet âge, le goût du grandiose était encore excusable, mais à 42 ans, c'est devenu un vice honteux, auquel je cède encore, dans la honte et le secret ;-) Je me contente maintenant de quelques lignes, et la vie reprends son cours pour un autre six mois.

jeudi 5 juin 2008

Le syndrome de l’imposteur, vous connaissez?


Dans la carte faite de leurs blanches mains que les étudiants m'ont remise il y a deux semaines, le même message revient inlassablement, dit et redit avec une insistance qui me laisse pantoise : « Madame, votre passion et votre enthousiasme ont donné vie à ce cours… », « Je n'aime pas tellement cette discipline, mais grâce à votre passion... », « Demeurez toujours aussi passionnée et blablabla ».

Passionnée???

Comment ai-je pu leur donner une telle impression, comment ai-je pu leur laisser croire une chose pareille? Toute la session durant, j'ai quitté à regret enfants, chat, pinceaux, plumes et Encrier pour m'atteler sans aucun enthousiasme au lourd travail de correction, de préparation de cours jamais donnés auparavant, morte-vivante qui a maudit le ciel chaque matin pour cette session de fous dans laquelle il m'avait je m'étais embarquée…

C'est sûr que les heures-contact avec les groupes d'élèves sont infiniment plus agréables que tout ce qui les précède et que l'épuisement qui leur succède, mais tout de même, j'y étais, moi aussi, à mes cours, et je ne suis ni sourde ni aveugle : c'était plate! Toute la session durant, j'ai été mortifiée de donner des cours aussi soporifiques, morte-vivante que j'étais, avec des passions qui me portaient vers tant d'autres choses.

Perplexe, je me dis qu'ils ont peut-être écrit ça juste comme ça, parce qu'il fallait bien y écrire quelque chose dans cette satanée carte. Mais je ne les savais pas si dénués d'imagination pour tous reprendre en chœur l'idée de celui ou de celle qui évoqua ma passion en premier.

Ça me semble un mystère insondable, peut-être une nouvelle forme de perversion que je ne connaissais pas ―ou encore l'art d'être complètement à côté de ses pompes.



lundi 12 mai 2008

Dernière tague à vie ;)



Cricri m'a donné cette tague que je refilerai à ceux qui voudront bien la prendre.



Je m'exécute donc avant de vous donner des nouvelles du front.


5 choses que je dois faire aujourd'hui :

Corriger (mais le ferai-je????)

Surveiller un examen (ça, je n'ai pas le choix, de dois et je ferai)

Passer à la bibliothèque

Faire des « porcs-sécondes » parce qu'F1, elle adoooore mes porcs-sécondes au jus de poire.

Préparer la valise d'F1 qui part demain pour trois jours dans un camp


5 grignotines que j'aime :

Les fruits séchés en mélange

Les chips bio au sel de mer Choix du Président

Les chips Ruffles crème sûre et oignons

Tous les fromages

Des carottes avec de la crème sûre


5 emplois du temps passé :

Rédactrice/traductrice

Caissière chez Sears (3 jours)

Pelleteuse de nuages

Assistante à la recherche

Monitrice de camp de jour

(Pas forcément dans cet ordre)


5 Mauvaises habitudes :

Remettre à plus tard ce que je peux faire aujourd'hui

Le café

Me coucher trop tard, me lever trop tôt

Prendre l'auto

Poster des billets sans me relire


5 endroits où j'ai habité :

Gatineau

Ottawa

Laval (3 villes plates ;) )

Les nuages

La Chine imaginaire (2 endroits vraiment super!)


5 choses que je ferais si j'étais millionnaire :

Je ne sais pas : je n'ai jamais acheté de billets de loterie et je n'y ai jamais songé. Sincèrement, je ne sais pas. J'aimerais bien voyager, mais j'oublie ça à cause de la pollution que cela génère ― c'est plate mais l'enjeu est trop important pour que je cède à mes désirs. Disons donc que je me mettrais à l'abri du besoin et que je ferais la même chose pour ceux que j'aime.



vendredi 22 février 2008

Ces choses qui nous échappent


Lorsqu'F1 enfile sa troisième tenue de la matinée (sait-on jamais : le prince charmant pourrait se pointer à l'école justement aujourd'hui), que je lui demande ―pure formalité car je ne suis pas si naïve― si elle a rangée les deux autres et qu'elle me répond « oui » avec quelque chose de louche dans le regard, je sais que je dois aller vérifier dans sa chambre. Et lorsque je ne trouve pas deux pantalons et les deux t-shirts taponnés sur le sol, au milieu de la chambre, là je me dis que quelque chose m'échappe. Et effet : quelques heures plus tard, je retrouve lesdits vêtements, portés tout au plus 3 à 4 minutes, dans le panier à linge.


Lorsqu'F2, entendant dire que Mère-grand doit passer au garage aujourd'hui, manifeste si inopinément son désir d'y aller elle aussi et que, débordante d'un soudain enthousiasme, elle se met à sauter partout dans la cuisine en hurlant : « J'veux y alllllllllleeeerrr! J'veux y alllllllleeeer! », l'Encrier et moi nous nous dévisageons en haussant les épaules, dépassés. Nous devrions deviner que quelque chose nous échappe. En effet : sitôt arrivée chez Hyundai, F2 (3 ans), se met à chercher les vêtements et Mère-grand réalise qu'elle croyait aller à la boutique de vêtement pour ados.


Lorsque que j'entre dans la salle de bain, le matin, et que je constate chaque fois qu'F1 a utilisé 3 à 4 débarbouillettes pour faire sa toilette et que je sais pertinemment qu'elle en utilisera 2 ou 3 de plus en soirée, je me dis encore une fois que quelque chose m'échappe, mais je sais qu'il serait vain d'essayer de comprendre.


Et lorsque je tente de me remettre de toutes ces émotions et que je sors prendre un café pour constater qu'à côté des dix sortes de café équitable, on propose encore dix autres variétés de café pas équitable, là je renonce définitivement à tenter d'y comprendre quoique ce soit, j'admets avec sagesse qu'il y a en ce monde des choses qui dépassent le pouvoir de mon entendement et que la raison doit ici, modestement, reconnaître ses limites.


samedi 12 janvier 2008

J’ai rêvé que j’enterrais Jésus!

J'étais avec des enfants dans un caveau taillé dans le roc. Là un gros cercueil de pierre. Le corps y est déposé et on referme une grosse dalle de pierre par-dessus.


Pas un rêve triste, etc. Je suis émotionnellement neutre face à ce corps, ça n'a rien d'un rêve triste. Les enfants s'amusent à ouvrir le recueil un certain nombre de fois, c'est-à-dire à pousser un peu la dalle de pierre, question de voir les pieds du morts. Et puis ils ressortent pour aller jouer au plein soleil. J'en suis soulagée parce que je me dis qu'à ouvrir et fermer le cercueil tant de fois, les bactéries entreront, que cela activera la décomposition et que tout se mettra à puer. Les enfants n'aimeront pas cela, c'est sûr.


Morale de l'histoire ? Il y en a aucune. Tout cela n'est que la reprise onirique d'une conversion avec le Grand blond, hier en fin de soirée, dans laquelle je me disais que si Dieu existait, il faudrait se débarrasser de cet être qui permet la souffrance des innocents (j'avais utilisé l'exemple des enfants). Mon commentaire a été rédigé à un moment où j'étais émotionnellement perturbée : désaccord qui a tourné à l'aigre avec Encrier. Mère-pas-cool refuse que sa fille de 11 ans parte tout un weekend au chalet d'une amie dont nous ne connaissons pas les parents (on n'a parlé à peine 10 minutes avec la mère l'autre jour), nouveaux arrivants dans la région…


Finalement, il y a peut-être une morale de l'histoire : n'entreprenez pas de discussion sur des sujets théologique tard en soirée, après dispute avec votre conjoint. J'espère que vous prendrez note.

vendredi 11 janvier 2008

Pénis salvateur!

ou Propos de table





Hier midi, à table :


Fille nº2 (3 ans à peine) : Pipi!


Fille nº1 (11 ans, indifférente) : …


F2 : Caca!


F1 : …


F2 : Pet!


F1 : …


F2 : Gaz, pénis!


F1 : Pfff… hihihi!


F2 (enthousiaste): Pénis, pénis!


F1 : Wouahaha!


F2 (extrêmement fière d'avoir le contrôle de la situation : elle agit et l'autre réagit!) : Pénis! Pénis! Pénis! Pénis! Pénis! Pénis!


F1 (qui prétend rire à cause du mot « gaz » prononcé pour la dernière fois il y a maintenant dix bonnes minutes, prenez le raccourci temporel) : Whouahahahahaha!


Etc. 5 à 10 minutes de temps. L'hilarité a gagné la Respectable Mère de famille. Puis :


F1 : Mââââââmannnn! Elle s'est essuyé les doigts sur mon chandail neuf du Garage!!!!!


F2 : Espèce de grosse nullarde, j'ai même pas fait exprès!!!


F1 : Maâââaââman!!!! Elle l'a fait exprèèèèès!!!


F2 : C'est mêêêêêême pas vrai!


Cris suraigus, échanges de bon mots (conasse, grosse nulle, etc.), griffures, etc. La mère implore le Ciel qui prend pitié d'elle et là, c'est l'Illumination :


Repectable Mère : F2, pourquoi ne pas faire rire ta sœur ?


F2 (qui hésite un seconde, puis redémarre) : Pénis!


F1 : Hihi!


F2 : Pénis! Pénis! Pénis! Pénis! Pénis! Pénis! Pénis!


F1 : Whouahahahahaha!


Etc.



Alléluia! La paix des anges redescend sur terre. Agréable repas au bout du compte.


jeudi 20 décembre 2007

« Adeptes du compostage, je vous ai compris »

― dixit F1, qui a trouvé la solution à tous vos problèmes.


Parce que chacun sait que l’hiver, le composteur familial déborde bien avant que ne redémarre l’activité bactérienne et qu’on ne sait plus où gérer son stock de restes de table végétariens, et parce que chacun sait qu’à l’école, les restes de collations sont impunément jetés à la poubelle (de même que tout le papier utilisé, les immenses contenants de styromousse dans lesquels sont servis les repas du traiteur qu’il faut vraiment boycotter),


F1 vous propose sa toute nouvelle invention : le composteur d’appoint, portable, portatif.



Tadam !!!!








En quelques semaines à peine, j’ai trouvé là de quoi nourrir au printemps les 200 rosiers du jardin. Bien au chaud, les collations de vos chers écoliers s’y composteront bien, et rapidement.

Fini de se faire c… à retourner la pile à la fourche. En marchant, courant, sautant, en fouillant pour chercher ses affaires qu’il transportera en même temps dans ledit composteur qui pourra toujours faire office de sac d’école, votre enfant s’en chargera à votre place. J’ai percé quelques trous d’aération supplémentaires, question d’activer le processus de décomposition, et je me suis rendue compte que le composteur d’appoint-portable-portatif pouvait également assurer la sécurité de nos enfants en tenant les prédateurs sexuels à bonne distance. Au début de l’expérience, je me demandais si je n’assisterais pas à l'isolement progressif de F1. J’ai été surprise constater qu’elle n’a jamais été ostracisée par ses paires qui n’ont jamais une seule seconde semblé incommodés par le fumet de ferme qui collait aux baskets de ma fille dans tous ses déplacements. J’imagine que ce que nous découvrons là est bien connu de toute cette génération montante d’écologistes pragmatiques qui se livre massivement à des pratiques culturelles respectueuses de l’environnement naturel, mais pas forcément de l’environnement social.

Je vous laisse, je cours au bureau des brevets.

mercredi 19 décembre 2007

J’ai le goût des hommes plus vieux!


Je sais qu'à la lecture de ce titre, certains auront aujourd'hui une impression de déjà lu et j’avoue, je ne suis qu’une vile plagiaire qui reprend, avec quelques modifications mineures, le billet publié par Femme libre ce matin (ici). J'adapte, c'est tout. Merci, Femme libre, de me permettre de me libérer et de sortir enfin du placard en révélant publiquement que j’aime les vieux.

Quand votre conjoint a presque trois ans de moins que vous, vous lorgnez en direction des plus vieux :) Voici donc celui pour lequel je n’hésiterais pas une seconde à quitter conjoint, chat et enfants :

Ciaran Hinds qui incarne ici Carl, dans Munich (Spielberg).


Qui dit mieux ??

Vous dirais-je mesdames, qu'en plus on a la chance de le voir nu dans Munich???

Il a 54 ans, mais il en fait bien 65, ce que je trouve très sexy. J’adore tout de lui : ses yeux, sa voix, son accent, sa façon de bouger. Ses lèves un peu sévères, si différentes de celles que j’embrasse soir et matin (jamais contentes de ce qu’on a!)


(Attention, Femme libre, je vous ait à l'œil - ce n'est pas parce que je regarde ailleurs que vous pouvez en profiter!)

L’Encrier, ne m’en veut pas, je ne pouvais vivre plus longtemps dans le mensonge. Lui, ce n’est qu’un fantasme, toi je t’aime, et pas seulement pour ton corps.

SVP. Ce bref réveil, ne me dites pas que je suis matante. Le concept de matante et celui de ononcle ne sont pas du tout symétriques. Il y a d’ailleurs eu une discussion fort instructive là-dessus sur le blog de Chroniques blondes.


Une dernière photo ? ;)

Y'a rien comme un bon peplum pour chavirer une femme ;)



On verra bien si l'Encrier sort de sa réserve de lecteur silencieux ;)


mardi 18 décembre 2007

« Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie »


ou La minute existentielle



C'était une excellente journée aujourd'hui. Une de celles qui nous comblent, une de celle où on est si heureux qu'on se sent d'attaque à se mesurer à l'univers tout entier.


Et puis on entre à la maison, on ouvre l'ordi et on tombe sur ça :


http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Science-Sante/2007/12/18/001-galaxies-trounoir.shtml


Ben oui, pendant ce temps, j'avais oublié qui y a des mondes entiers qui se font dévorer. De l'écrire, on ne peut pas dire que ça soulage, ça rappelle encore que tant de mondes conscients se sont effondrés. Enfants d'Auschwitz, du Rwanda, sida, de la famine, le trou noir les a happés comme tous ceux qui sont apparus avant nous sur cette terre.


Pour ou par quels noirs desseins l'Univers s'acharne-t-Il à toujours vouloir me rappeler qu'il est sans cœur, sans tête et sans dieu, et que nous sommes si peu de choses, allez!


(« Si, par exemple, une pierre est tombée d'un toit sur la tête de quelqu'un et l'a tué, ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer l'homme, de la façon suivante : Si, en effet, elle n'est pas tombée à cette fin par la volonté de Dieu, comment tant de circonstances (souvent, en effet, il faut un grand concours de circonstances simultanées) ont-elles pu concourir par hasard? Vous répondrez peut-être que c'est arrivé parce que le vent soufflait et que l'homme passait par là. Mais ils insisteront : Pourquoi… » (et blabla blablabla) Le copain Baruch, Ethq, Appendice à la première partie. )


T'es où, Spinoza, chaque fois que j'ai besoin de toi ???

PS. On inaugure un nouveau libellé : « Medley existentiel ».

PPS. Il ne faut pas trop s'inquiéter, tout cela n'est en fait que la conséquence du manque de lumière qui à ce temps de l'année produit des déprimes passagères. Et puis les hormones aiment se cacher derrière le masque du vertige existentiel. Faire la généalogie du vertige existentiel pour n'y retrouver qu'une carence en photons ;)

PPPS. Bon ben ça n'a pas duré, je viens de me requinquer en écrivant le PPS.

PPPPS. Force est de constater que ça ne m'en prend pas beaucoup (cf. PPPS) pour oublier la misère de mes semblables et tous les drames qui se jouent dans ce vaste univers.

PPPPPS. Le constat fait en PPPPS. devrait-il être interprété comme le signe de la superficialité de mon sens moral ou celui de la santé de mon organisme plein de résilience, toujours prêt à retomber sur ses quatre pattes?