dimanche 13 avril 2008

Printemps

Juste un petit mot en passant, pour dire que les iris nains sont en fleurs depuis cinq ou six jours déjà. Je n'en ai qu'une toute petite touffe et chaque fois le gel nocturne flétrit les fleurs, mais qu'importe : elles annoncent le printemps, ça suffit pour que je les aime.

vendredi 4 avril 2008

L'optimisme, pour moi, c'est ... (tag)

Cricri m'a donné la tag : « L'optimisme, pour moi, c'est… »


… tout sauf une disposition acquise.


Il y a un optimisme facile auquel on cède en fermant les yeux sur l'enfer qui est le lot de trop d'êtres humains. Je ne veux pas d'un bonheur facile et égoïste. Le monde est un cloaque, un égout sans fond et je ne veux pas céder à la tentation gnagna du tout est beau et oublier la souffrance des autres, céder à la tentation du bonheur version cheap qui se nourrit du repli sur son petit univers. À chaque seconde, des univers s'écroulent parce qu'un ami ou un parent meurt, à chaque seconde des enfants sont plongés en enfer, le désespoir gagnent des parents impuissants.


On me dira que je n'y a suis pour rien dans la souffrance des autres, que ce n'est pas moi qui allume les guerres, qui met le monde à feu et à sang, qui affame et génocide, qui viole, séquestre, isole, délaisse. Que nous ne sommes pas responsables, nous qui n'aspirons qu'à une existence paisible, nous qui avons affirmé plus d'une fois être résolument non-violents, épris de justice sociale. Tentation de dire que ce sont les autres qui sont les vrais responsables et d'oublier tout cela afin de mieux savourer mon propre petit bonheur. Je n'y arrive jamais complètement, la faute aux frères Karamazov : on est tous coupables et on est tous responsables de tous les autres, disait Mitia.


Je ne suis pas optimiste. Il y a un Jérémie en moi qui se lamente et désespère parce qu'il n'arrive pas à trouver de vraies raisons d'espérer, de croire qu'on changera.


Entendons-nous : rien ne m'est plus étranger que la mauvaise humeur et l'ennui. Je savoure tout, férocement. Tant de choses, tant de gens, me fascinent. La beauté est partout et me frappe de plein fouet à tout moment à détour de n'importe quoi. C'est pour ça que j'ai toujours l'air ailleurs et dans les nuages. En fait, je ne suis pas ailleurs, je suis ici, intensément, absorbée dans la contemplation d'une flaque d'eau (aïe – rester concentrée sur la route quand je conduis!) émerveillée par la couleur de la peu de mon enfant, la beauté d'une ombre sur le mur que je croyais moche, fascinée par un livre, un artiste…


Ce monde est un paradis, je l'aime ardemment, fébrilement. Je sais ce qu'est la joie, je l'éprouve intensément à toute heure du jour, partout, en toute circonstance. Je la savoure d'autant plus que je sais que si je peux connaître cette joie, c'est que j'ai la chance que mon univers ne se soit pas encore écroulé.


Ce monde est un paradis et un enfer. Mais si on ferme les yeux sur l'enfer, il gagne du terrain.


L'optimisme, pour moi, est tout sauf une disposition acquise, mais je lutte pour développer cette vertu nécessaire. C'est l'espoir que je veux transmettre à mes enfants, pas le désespoir. Un optimisme engagé qui ne se nourrirait pas d'illusions ou d'oublis.


Dur , dur.


Heureusement qu'il y a des Anita qui servent la cause des enfants oubliés, des Cloudy qui se démènent pour améliorer le sort de certaines familles, des Femme libre qui deviennent parent d'accueil et d'adoption, des Pierre qui nous recentrent à tout coup sur l'essentiel, des Juliette tellement pleines de force et de courage,


La finale de ce billet vient de m'être dictée par les évènements du jour. Il y a moins d'une heure, en entrant, j'ai appris, en écoutant mes messages sur le répondeur, que je dois rappeler le département des ultra sons pour un rendez vous. Je viens de passer une mammographie il 10 jours. Trop tard pour les rappeler ce soir, je devrai attendre demain. J'ai des crampes dans l'estomac, le souffle court, les jambes coupées. L'optimisme, pour moi, ce soir, c'est de trouver le courage de cacher la peur qui me tenaille et trouver la force de consoler ma pauvre F1 qui remonte en pleurant de sa chambre où elle vient e découvrir son hamster mort.


Je dois donner la tag à six autres personnes. Alors, s'ils en veulent, je la repasse à Juliette, à Solange, à Femme libre, à Pierre F., à S@hée, à Ce bref Réveil sur son blog Ataraxie.