"Qui te rend si hardi de trouble mon breuvage,
Dit cet animal plein de rage"
(La Fontaine)
L'idée m'est venue ce soir, durant le trajet de retour. Lorsque les enfants ont été couchés, j'ai fait ce brouillon rapide (env. 3 minutes), frustre mais qui donne une bonne idée de ce que je veux faire. Je le publie, ne sachant pas trop quand j'aurai le temps de faire le "propre" mais surtout pour donner suite aux commentaires récents de Cloudy et LewesCarol. C'est vrai que la textura est austère mais c'est justement un défi intéressant de la rendre un peu plus moderne, festive, voire burlesque.
Je compte mettre le mot "hardi" en rouge et rajouter, en petite ronde (
lien externe) : "Dit cet animal plein de rage". Mais je ne sais où encore (peut-être sur la verticale ? sinon probablement en dessous). Et puis il me faudra ajouter le nom de l'auteur.
Le Loup et l'Agneau La raison du plus fort est toujours la meilleure
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltéra
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure
Et que la faim en ces lieux attirai
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Jean de la Fontaine