samedi 12 janvier 2008

J’ai rêvé que j’enterrais Jésus!

J'étais avec des enfants dans un caveau taillé dans le roc. Là un gros cercueil de pierre. Le corps y est déposé et on referme une grosse dalle de pierre par-dessus.


Pas un rêve triste, etc. Je suis émotionnellement neutre face à ce corps, ça n'a rien d'un rêve triste. Les enfants s'amusent à ouvrir le recueil un certain nombre de fois, c'est-à-dire à pousser un peu la dalle de pierre, question de voir les pieds du morts. Et puis ils ressortent pour aller jouer au plein soleil. J'en suis soulagée parce que je me dis qu'à ouvrir et fermer le cercueil tant de fois, les bactéries entreront, que cela activera la décomposition et que tout se mettra à puer. Les enfants n'aimeront pas cela, c'est sûr.


Morale de l'histoire ? Il y en a aucune. Tout cela n'est que la reprise onirique d'une conversion avec le Grand blond, hier en fin de soirée, dans laquelle je me disais que si Dieu existait, il faudrait se débarrasser de cet être qui permet la souffrance des innocents (j'avais utilisé l'exemple des enfants). Mon commentaire a été rédigé à un moment où j'étais émotionnellement perturbée : désaccord qui a tourné à l'aigre avec Encrier. Mère-pas-cool refuse que sa fille de 11 ans parte tout un weekend au chalet d'une amie dont nous ne connaissons pas les parents (on n'a parlé à peine 10 minutes avec la mère l'autre jour), nouveaux arrivants dans la région…


Finalement, il y a peut-être une morale de l'histoire : n'entreprenez pas de discussion sur des sujets théologique tard en soirée, après dispute avec votre conjoint. J'espère que vous prendrez note.

4 commentaires:

Ce Bref Réveil a dit…

Je prends bonne note de votre morale.

Il y a eu un temps où je réagissais contre tout ce qui était théologique. Puis j'ai coulé dans une immense indifférence.

Je trouve simplement ridicule que certaines personnes citent Dieu le père en exemple d'amour infini et que du même souffle, ils me promettent, au nom de Dieu, les flammes éternelles.

Dans votre rêve, que vos petits mousses se tannent de déplacer la dalle et aillent jouer dehors est fort bien. On pourrait même en conclure que pierre qui roule n'amasse pas mousse.

Encre a dit…

Vous avez la fibre psychanalyste plus forte que la mienne, ce Bref réveil ;)

Je n'avais pas fait attention à ces petites ouvertures et fermutures du tombeau. Et moi qui croyais en avoir fini depuis longtemps avec ça!

Ils ont tout de même fini par le laisser là et sortir, en effet ;)

Anonyme a dit…

Bonjour Encre,

Chez moi non plus, mes filles n'auraient pas été autorisées à y aller parce que ma blonde exige également de bien connaître les parents avant de laisser nos enfants sous leurs responsabilités.

Je considère que c'est une bonne chose, mais spontanément, je ne pense pas au risque que ça représente et j'aurais aussi eu tendance à dire "oui", comme l'Encrier l'a probablement fait avant que tu ne t'interposes.

Finalement, la discorde n'avait peut-être pas pour objet la sécurité des enfants, mais la crédibilité de l'Encrier face à ses enfants. Enfin...je transpose pas mal là. loll

Pour ce qui est de Dieu qui "permet" la souffrance des enfants ou de n'importe qui, je me dis personnellement que ça fait partie du "deal" initial.

Le lion qui tue une gazelle n'a pas le sentiment d'être cruel ou de faire le mal, il suit bêtement son instinct. Ce n'est pas un "Meurtrier".

Selon la légende, l'Homme a voulu avoir une conscience et pouvoir ainsi, à l'image de Dieu, distinguer le bien du mal. C'est ainsi que j'explique cette scène du jardin d'Eden. C'est le moment de "l'évolution" où l'homme a cessé d'être un animal.

Avoir cette conscience, signifie que l'on n'agit plus seulement par instinct, mais que l'on peut exercer des choix, en sachant très bien la mal ou le bien qui peut en découler.

Quand on dit en prière: "Que ton règne vienne", je pense également que l'on fait référence à une période où le règne de l'Homme sera à terme et où il n'aura plus la possibilité de faire de choix....donc plus de conscience et ce règne viendra quand l'Homme aura démontré qu'il est incapable de faire règner la justice et la paix sur terre, qu'il est indigne de la conscience dont il a été doté.

Imaginons que Dieu intervenait directement et sans ambiguité. Si, par exemple, un après-midi, au-dessus de l'hôpital Ste-Justine, les nuages se séparaient, qu'une lumière descendait du ciel pour toucher le front d'un enfant malade, alors que tous entendaient une voix puissante annoncer: "Je suis Dieu et je veux que cet enfant vive".

Bon, ce serait une intervention divine assez limpide, je pense lolll...

Maintenant, pourquoi laisserait-il mourir l'enfant juste à côté? Et ceux qui meurent de faim en Afrique ou ailleurs dans le monde? Bon...et s'il sauvait tous les enfants, lui demanderait-on également d'éliminer la maladie, la peine, la mort, la souffrance sous toutes ses formes?

Je me dis donc que tant qu'il y a des Hommes pour s'indigner de la non-intervention de Dieu, cela signifie qu'il y a également des Hommes qui peuvent intervenir eux-même pour amener la paix et la justice là où elle n'est pas, pour soulager la souffrance autour d'eux.

Ainsi, dans ma vision des choses, je pense que Dieu n'intervient pas, parce qu'il croit encore en nous, qu'il sait l'Homme capable de plus qu'il ne croit être lui-même.

Vaste sujet....loll

Encre a dit…

Pierre, je ne veux pas trop étaler ici un désaccord qui relève de l’histoire ancienne, mais je ne suis pas celle qui a contredit l’autre devant l’enfant ;-) Quoiqu’il en soit, nous sommes tous deux d’accord aujourd’hui que même s’il s’agit sans doute de gens très biens (la petite est vraiment bien élevée, et la discussion que j’ai eu avec le père pour dire que ma fille ne pourrait y aller était vraiment sympa), on ne veut pas prendre de risques, si minimes soient-ils. ;)

Pour Dieu, je me demande bien comment un être infiniment bon pourrait faire un deal initial qui fera souffrir tant d’innocents. Car le monde est magnifique, mais il est également plein de souffrance et des innocents, qui ne sont pas des gazelles mais des êtes conscients, en souffrent. Ou l’Être omnipotent a drôlement raté son coup (pourquoi n’avoir pas fait un monde qui ne serait que beauté et plaisir?) ou c’est un salaud ;-)

« Je me dis donc que tant qu'il y a des Hommes pour s'indigner de la non-intervention de Dieu, cela signifie qu'il y a également des Hommes qui peuvent intervenir eux-mêmes pour amener la paix et la justice là où elle n'est pas, pour soulager la souffrance autour d'eux. » Voilà un paragraphe que j’aime!  C’est très juste et très vrai. Pour le reste, les hommes ne peuvent pas tout : des enfants naissent avec des maladies incurables et très souffrantes, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Donc lorsque tu dis « Bon...et s'il sauvait tous les enfants, lui demanderait-on également d'éliminer la maladie, la peine, la mort, la souffrance sous toutes ses formes? » Je réponds absolument! Je ne vois pas en quoi ces souffrances peuvent se justifier. Peut-on justifier Auschwitz par un plan divin top secret?

Quant à penser qu’il attend que nous réglions nous-mêmes les problèmes, je me dis qu’il considère la souffrance des hommes en dilettante. Puisqu’il la connaît mieux que quiconque, cette souffrance, sont indifférence n’en est que plus monstrueuse. Tu es Dieu, Pierre ;). Tu assistes à un génocide où des enfants se font démembrés. Pour prendre un autre exemple plus près de nous, tu es Dieu ;-) et tu connais les abus épouvantables que des enfants bien réels vivent, et tu te dis : « Attendons que la police intervienne, que le voisins fassent peut-être quelque chose, que les être humains règlent ça tout seuls »? Ben non, tu ne ferais pas ça ;)

Les hommes, si monstrueux puissent-ils être par moments, ne sont jamais aussi dépravés que Dieu ;)


PS. Faudra-t-il ouvrir le libellé "Élucubrations théologiques et perversions connexes?" Ça fera pas mal de libellés là, non?