mercredi 5 décembre 2007

Les sceaux








Les calligraphes chinois intègrent l'empreinte des sceaux dans leurs œuvres. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve beau qu'ils intègrent ainsi l'œuvre d'une autre artiste (le graveur de seaux) dans la leur, comme pour laisser place à une autre parole, celle qui est gravée là, et a une autre voix, celle qui s'exprime à travers le style propre du graveur. Enfin, je dis peut-être encore n'importe quoi, si la gravure des sceaux est bien un art millénaire en Chine, j'avoue ne pas savoir à quel point cet art est marqué par la convention, et si la notion de style individuel a ici un sens.


Mais comme les sceaux font partie intégrante de ma Chine imaginaire, je peux en dire n'importe quoi, pourvu que le lecteur soit averti ;)


Souhaits pour une journée de soleil



J'ai quelques sceaux, probablement des sceaux de pacotille, achetés sur Internet. Certains sont bien jolis, taillés dans de la belle pierre ambrée, orangée ou couleur d'albâtre. D'autres sont tout simples : un caillou coupé, poli et gravé. Ils ont été choisis pour leur message, c'est-à-dire en évitant les messages du genre « se lever tôt est bon pour les affaires », ainsi que selon l'appréciation toute subjective et pas du tout éclairée de leur « dessin » ― je n'ose pas parler de graphie, puisque cette graphie là, pour moi, c'est du chinois.


J'en ai cherché dans le quartier chinois d'Ottawa, sans succès. J'imagine que si j'en trouvais, ils seraient hors de prix, comme une grande partie de la camelote vendue dans les petits bazars où j'aime aller me perdre quand j'ai le temps de perdre mon temps.


Dans un constant état d'éveil


Ma sœur a bien tenté de me trouver des sceaux lorsqu'elle est allée au Tibet l'an dernier. Mais le pays (sic!) est si pauvre qu'on ne trouve rien à acheter dans les inexistantes boutiques du Tibet. En dix jours, elle n'a pas vu l'ombre d'un sceau ni d'un pinceau, qu'un tout petit peu de camelote de plastique sous-bas-de-gamme à côté de laquelle les gugusseries du Dollorama font figure d'objets de luxe. Alors c'est moi qui lui ai mis un sceau, acheté sur Internet, dans son bas de Noël, puisque c'est cette sœur là qui fait du scrapbooking . Je me disais qu'elle allait bien vouloir se faire quelques pages sur la Chine.


Faut croire qu'on a tout de même des gènes en commun, elle et moi, même si on ne se ressemble pas tellement : le gène des tamponneuses et, aussi, celui des philistines prêtes à mettre l'art des sceaux au service du scrapbooking.


Finalement ― et on y revient toujours ― Omer de Serres rules!


Sérénité intérieure et profit

extérieur sont deux voix différentes


3 commentaires:

Ce Bref Réveil a dit…

Y a pas à dire, je commence à croire que vous êtes réellement fétichiste ;)

En voyant la photo je croyais que c'était un délicieux confit de canard accompagné d'un bon saucisson des Aravis. On voit on sont mes préocupations en ce moment...

Encre a dit…

"je commence à croire que vous êtes réellement fétichiste ;)"

Ben tiens! Il ne manquerait plus que je sois imposteur en plus!

Mon conjoint et moi sommes chacun à notre façon adpetes du féticisme. C'est un héritage familial que nous nous effoçons de notre mieux de transmettre à nos enfants en leur inculquant l'amour de l'objet et le mépris de leur prochain. En regardant évoluer ces chers petits êtres, on les sent pleins de promesses! ;)

Ps. Encore trop de libations hier soir, cher Bref réveil! Vous vous seriez cassé les dents sur ce confit de canard, vachement dur, ça je vous le garanti!!

Anonyme a dit…

C'est très beau ! Une copine artiste a son nom gravé sur un sceaux, elle s'en sert pour sa signature! c'est très original !