mercredi 12 décembre 2007

Du fromage mou...

à la place de la cervelle????


Quand une élève que j'ai depuis 4 sessions (elle ne peut donc pas se dire «essayons avec celle-là, voir si ça passe») me recopie la notice de Wikipedia sur Descartes comme travail d'évaluation interne pour le diplôme de baccalauréat international, diplôme pour lequel elle bosse sans relâche depuis 2 ans et qui lui sera enlevé à cause de ce plagiat, je me dis que de toutes façons, elle est trop bête pour l'obtenir.

Parfois, on peut envisager l'explication «problèmes personnels graves», mais ça ne semble pas être le cas.

Pas zen et pas relax, la prof - elle avait besoin de l'«écrirer» tout fort quelque part.

14 commentaires:

Ce Bref Réveil a dit…

Voyez, je l'avais dit. Tout se perd dans l'art du plagiat à cause du Web.

Un jour vous verrez peut-être un de mes textes parmi les copies de vos élèves. À voir les mots clés qui ont conduit certains visiteurs sur mon blogue, ça sent carrément le sujet d'une rédaction.

Encre a dit…
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Encre a dit…

Cela serait assez surprenant parce que ce sont des dissertations tout-ce-qu'il-y-a-de-plus-classiques et conventionnelles qu'ils doivent généralement produire, mais si cela arrivait, soyez assuré que je défendrais vos intrêts et vos droits d'auteur! J'exigerais, pour vous, une compensation financière substantielle. :)

Ce Bref Réveil a dit…

Merci de défendre mes intérêts ;)

Cela dit faire échouer le bac pour un plagiat c'est dur quand même, non?

Encre a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Encre a dit…

Je vous ferai grâce de l'histoire des plagiats de cette élève.

Encre a dit…

Mais surtout, c'est un règlement de l'OBI qui veut qu'un plagiat à l'évaluation interne ou au mémoire entraîne la perte du diplôme, et le collège est pas mal strict là-dessus parce que si on y déroge, on risque de perdre notre licence. Le travail d'évaluation interne, c'est 20% de la note finale dans la discipline pour les deux années d'études (l'autre 80%, c'est un examen rédigé en classe et corrigé à l'externe). C'est moi qui corrige l'évalluation interne, mais un échantillon assez important doit être envoyé à l'OBI, et c'est eux qui choisissent les élèves dont les travaux doivent leur être envoyés. Difficile de contourner le règlement, qu'on le veuille ou pas.

Ce Bref Réveil a dit…

Vu les conditions, je comprends que la pauvresse ait du camembert dans le ciboulot.

Caro et cie a dit…

Ce doit être difficile quand même de prendre une décison dans un tel cas??? ouff... J'aimerais pas être à ta place!

Encre a dit…

Dans certains cas, ça arrache vraiment le cœur de mettre un zéro pour plagiat : lorsqu’un élève qui travaille normalement beaucoup et toujours de son mieux semble avoir été pris de panique en période de débordement comme cela se produit surtout en première année du collégial, lorsqu’ils ont encore du mal à s’organiser seuls et à gérer leur temps de travail, et s’être replié vers l’option plagiat.

J’ai déjà mis des zéros à des élèves que j’adorais et avec lesquels je suis restée en très bons termes par la suite, ou avec lesquels j’ai noué de belles relations par la suite. Je vous rappelle que je les ai pendant 4 sessions, soit 210 heures de classes. Il y a quelques années, je les avais même 270 heures. On passe donc pas mal de temps ensemble.

Mais quand, en deuxième année, c’est-à-dire après s’être fait expliqué quelques millions de fois en long et en large et dans chaque cours avec chaque prof (au moins 10 fois avec moi) ce qu’est un plagiat, on remet 3 plagiats en l’espace d’un mois à deux profs différents, quand il y a eu rencontre après le premier plagiat, discussion etc. Quand tout indique que ces plagiats ne semblent vraiment motivés que par la volonté de se tailler une place sur mesure pour entrer dans la faculté de son choix, quand l’un de ces plagiat concerne ne pas une évaluation sessionnelle, mais l’évaluation interne du Bi (j’y reviens un peu plus loin), quand on sait que les élèves sont avertis qu’après deux plagiat, il sont renvoyés de l’école et qu’ils savent tout à fait qu’un plagiat à l’examen du Bi, aussi bien à l’évaluation interne qu’à l’évaluation externe (où la distance entre les pupitres est mesurée pour répondre à des normes strictes, où les profs eux-mêmes ne peuvent prendre connaissance des questions qui ont été posées à leurs élèves que 24 heures après que les copies aient été envoyées à l’autre bout du monde pour y être corrigées par un inconnu) , quand cette élève remet un pour son évaluation interne un travail un 3e plagiat qui est un « cut and paste » intégral, vous pensez réellement que de refuser de signer le formulaire où il est inscrit « à ma connaissance, cette dissertation n’est pas un plagiat » et refuser de donner un 100% (parce que si je ne déclare pas que c’est un plagiat, il me faudra donner à cette élève une note presque la note parfaite)devrait me poser un cas de conscience?

Désolée de vous le dire, mais non.

Pas parce que je suis gendarme dans l’âme, mais parce que si je mets 100% à cet élève, je crache au visage de celui qui a obtenu tout juste sa note de passage en travaillant comme un fou, ou alors celui qui n’a pas passé mais a lutté jusqu’au bout pour y parvenir, et je dévalue le 90% de celui qui s’est mérité un 90% (en fait, les notes du BI sont sur 7)

Le Baccalauréat international est un programme qui n’est pas sanctionné par une évaluation graduelle, mais par une série d’évaluations auxquelles sont soumis les élèves au terme des deux ans d’études. L’évaluation interne c’est 20% de cette évaluation globale pour chaque discipline.

Ce zéro, l’élève se l’est donné elle-même. Ce n’est pas moi qui lui retire le diplôme, elle se l’est retirée d’elle-même.
Je ne considère pas qu’un plagiat soit un crime épouvantable, je rappelle que j’ai beaucoup aimée certains de mes copieurs et qu’on a vraiment oublié l’incident. Mais quand on copie, il faut, là comme ailleurs, être prêt à en assumer les conséquences. Ça fait vraiment moralisateur de dire ça, mais disons que ce que je méprise, c’est le copieur lamentable qui vient pleurnicher, se poser en victime nie, etc. Celui qui assume son acte sans se plaindre, je n’ai vraiment aucun problème avec lui. Je lui mets zéro et on est quitte, on repart à zéro ;)

Encre a dit…

Désolée à l'avance pour les fautes, f2 me harcèle depuis 5 minutes pour avoir l'ordi;)

Encre a dit…

Et puis merde, à 19 ans, t'assumes!

Ce Bref Réveil a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec vous. Vous n'avez pas de remords à avoir pour les conneries d'une autre quand les règles sont clairement établies.

Fait cocasse, dans ma carrière de plagieur on m'a donné trois fois un zéro pour des travaux qui étaient entièrement de mon cru. Les trois profs différents m'ont accusé d'avoir plagié, car ils ne croyaient pas que j'étais en mesure de livrer de tels travaux (faut le faire quand même en terme de préjugé!)

Cela ne m'est jamais arrivé en plagiant, car je faisais attention de ne pas rendre de trop bons travaux. Sauf une fois où le prof m'a tendu un piège en me favorisant l'accès au corrigé (il n'était pas sous clé, bien à la vu sur son bureau). J'ai avoué mon crime et il a avoué m'avoir tendu le piège (on repassera en terme d'éthique!) Tout s’est quand même bien passé, sauf le cours que j'ai échoué.

Encre a dit…

C'est un peu reversant de voir que certains mettent des zéro sans preuves.

Je n'ai pas l'expertise de Ce bref réveil, mais j'ai aussi plagié en secondaire 5. Pas pour la note (ça je m'en fichais), mais pour le power trip adolescent de monter un réseau complexe copieurs dont chacun s'occupait d'un problème. Le réseau pouvait englober jusqu'à 3/4 de la classe. Tout cela servait à épater le petit ami de l'heure, mais aussi à me donner l'impression de dominer cette prof qui avait tellement l'air d'une victime, ou cet autre qui semblait tellement dépassée. Pendant que tout un réseau de petits papiers circulait et que celle ou celui qui était en avant demeurait impuissant à intercepter quoique ce soit, je me sentais Dieu. Plaisir purement sadique -- c'était jouissif (quand on est un peu désoeuvrée...)


Mais me poser en victime, pleurer pour une note, même au primaire, je n'ai jamais compris ça. Et puisque j'en suis à raconter mes amours d'enfance, il y avait celui-là qui me plaisait bien en secondaire 1, jusqu'à ce qu'il se mette à pleurer en classe pour une mauvaise note.

Dire que j'en ai des grandes de 18, 19 et 20 ans qui pleurent devant tout le monde en recevant des 85% !